Le chant des trahisons, Chapitre 3

La baie d'embarquement c'était ouverte en vomissant sur l'espace, autour d'elle, une lueur rouge inquiétante. Le Stormtalon c'était posé au milieu des autres véhicules d'interception, de bombardement ou de débarquement. Nombre d'entre eux étaient en réparations, reliés à d'énormes tuyaux semi-rigide, inspectés par des adeptes du Mechanicum noir, ou entretenus par des servitors et des esclaves qui travaillaient sous une pluie d'étincelles et dans la chaleur suffocante des lieux.

La rampe du Stormtalon c'était abaissée en laissant échapper des jets de vapeurs de ses verrins hydraulique. Une troupe de space-marines en était descendu avant de se mettre en rang devant la passerelle. D'autres de leurs frères venaient de faire irruption sur la baie. Ils n'étaient pas une escorte de bienvenue, mais plutôt une sécurité.
L'extrême Douleur, comme la grande majorité des vaisseaux du Tyran, fonctionnait sur les principes de la paranoïa et de la crainte, déviance naturelle due à un esprit de compétition entre les bandes de guerre qui avait hisser la trahison au rang d'art.
Brutal, insidieux, chaque chef de bande vouait sa loyauté au Tyran, mais plus encore à lui même. Chaque frère était un rival qui n'avait comme seul souhait que de prendre la place de l'autre, avancer sur les échelons du pouvoir, jusqu'à celle du Tyran lui même. Deimos avait été victime de trois tentatives d'assassinat à bord de son propre vaisseau, le Délivrance noir, et quelques une de plus lors de ses escapades à la surface de Renfen, dont une avait eue lieu au beau milieu du Palais de l'Agonie, la forteresse monastère du Tyran.
Deimos avait d'ailleurs suspecté le maître des lieux d'être parfaitement au courant de cette tentative. Il n'y avait pas de bonne guerre, seulement un vainqueur qui en tissait les contours pour l'adapter à ses rêves de grandeur.

Deimos sortit du Stormtalon. Sa lourde cape noire flottait autour de lui, sa capuche était rabattue sur son visage de tel sorte que ses yeux étaient plongés dans l'obscurité la plus totale. Chacun de ses pas, dans son armure tactique, faisait trembler la rampe d'accès. Sa lourde épée Calibanite tapait doucement contre son épaulière, une épée qui avait vue l'âge d'or de la première légion, un souvenir emplis de colère, couverte de sang et qui, une fois sortie de son fourreau, hurlait sa rage en dévorant l'âme de ses ennemis. Et son ennemis allait pousser des hurlements sous peu pour accompagner le chant de trahison.

Luciférian ne savait pas tout. Il avait beau être le Maître de Chapitre des Hellraisers, membre du cercle intérieur sur le Roc, les strates des secrets au sein de la première légion semblaient infinie, même au plus avancés des fils du Lion. Deimos, avait découvert que certains secrets avaient été perdus, d'autres oubliés, d'autre encore c'étaient entremêlés professant des vérités paradoxales.  Seul le Lion aurait pu remettre de l'ordre dans ce capharnaüm. Mais le Lion était mort, il y a quelque dix mille ans, et aujourd'hui il était devenu impossible de discerner le traitre du loyal, le loyal de l'égaré, l'égaré du traitre.

Deimos faisait partis de ceux qui n'avait pas trahis! Il servait l'Empereur et le servirait jusqu'à la fin. Les "Déchus" selon lui, était une manœuvre calculée, mise en œuvre par le Lion afin de connaitre les secrets de tous les partis. Le sacrifice de Caliban avait été le prix à payer, sa mort, en revanche…

Dix millénaires plus tard les Anges de la 1er Légion, divisés, affaiblis par les décisions d'un Roboute Guilliman, continuaient de traquer les traitres de Caliban. Il y avait toujours eue des traitres, mais pas forcément ceux que l'on aurait désigné en premier lieu. Luther lui même n'était-il pas un secret trop bien gardé, l'outil d'une manigance obscure? Deimos, lui, n'avait pas oublié que lors de la destruction de sa planète une partie des Dark Angels sur place n'avait pas rejoint les idéaux qui détournait les fils du père. Une partie de la garnison avait pris les armes contre ceux qui, dans l'ignorance et la peur, avait retourné leur frustration et abandonné le Lion. Deimos avait été de ceux là. Son principal tord avait été d'être Calibanite et non Terran. Luciférian n'y voyait qu'un mensonge de la part d'un menteur à l'expérience millénaire. Mais la quête qui les menait à cet instant précis dépassait les préjugés et les inimitiés les plus ancrés. Le Nécroteuque avait déjà provoqué tant de douleur, tant de supplice à l'âme et au corps de l'Impérium. Il était responsable, de par sa puissance, de la naissance d'Agarès. Et son utilisation pourrait faire bien pire si personne ne l'arrêtait.

Deimos c'était avancé vers les Marines au garde à vous, le sergent de l'escouade avait rompu les rangs pour venir vers lui, et leur échange c'était fait sur une liaison privée.

-"Tout est prêt, mon frère?" avait demandé Deimos en murmurant si bas que même l'ouïe améliorée d'un Space-Marine n'aurait pu le comprendre.

-"Oui, Deimos, mais il va falloir t'attendre à une forte résistance. Nous n'auront pas plus d'un tiers des forces de notre côté si nous voulons prendre L'Extrême douleur. Il faudra couper la tête afin de récupérer le vaisseau. Ensuite, peut-être, pourrons nous retourner les plus opportunistes de nos cousins."

- "Si nous ne parvenons pas à prendre ce vaisseau il y aura bientôt une bataille, ici, en orbite de Renfen, qui va faire des milliers de morts. Nous devons ouvrir la voie à nos frères afin de récupérer le Tyran et le livre."

-"Sans le décodeur, le livre ne lui sert à rien!" répliqua le sergent en parlant plus ouvertement.

-"En vérité, je sais ou est le décodeur, mais je dois savoir si le Tyran est, oui ou non un déchu. Les secrets qui l'entourent pourraient bien le désigner comme un Dark Angel. Si cela s'avère exacte alors je pourrais négocier ma rédemption, pour moi et vous tous, mes frères."

Le Sergent avait répondu par un hochement de tête. Ensemble ils prirent la direction du couloir qui menait à la passerelle de commandement, leurs hommes sur leurs talons. D'autres engins entraient par la baie d'embarquement, des dizaines de Stormtalon venaient se poser sur l'extrême douleur pour y déposer les guerriers qui allaient le faire chuter. Au fur et à mesure que la troupe avançait elle se renforcait de nouveaux arrivants qui sortaient de couloirs perpendiculaires ou de baraquements qui donnaient sur l'allée dorsale du vaisseau. Le petit groupe avait tant grandis que lorsqu'ils arrivèrent au milieu du vaisseau c'était tout une armée qui avançait au pas avec, à leur tête Deimos le traitre.

Deimos envoie un revers de son épée longue à travers le corps de plusieurs cultistes. Les fumées ont envahis les coursives du vaisseaux. Des pans entiers du vaisseaux sont en flammes. Les cadavres se sont accumulés dans les couloirs. Les systèmes anti-incendie n'arrivent plus à contenir les flammes et les fumées qui occultent la vision à quelques mètres seulement, coupent la respiration et brûlent les yeux. Des tirs fusent dans tous les sens, éclats de lumières dans des ténèbres qui s'opacifient trop vite, le bruit des détonations est assourdissant et résonnent trop fort. Le revers de Deimos revient en frappe par le haut et se plante dans le crâne d'un nouvel assaillant. Le système de son armure hurle ses dysfonctionnement. Son bras gauche est ralentie par le poids de son armure qui ne gère plus les piston de ce côté, et sa jambe droite crache des étincelles à chaque mouvement forcé. Il souffre de plusieurs fractures et il sait qu'il ne pourra pas participer à la prochaine opération... s'il survit à celle-ci. Dans la bataille il avait perdu de vue le Tyran alors qu'il était encore aux prises avec les Exorcistes de Caliban. Les Chevaliers Sanguin de la BloodWing ont massacré les forces les plus puissantes que leur opposait le Tyran.
"L'Hérétique" avait-il pensé, mais lui même n'était-il pas considéré comme un hérétique? L'hémorragie qui recouvre sa cuissarde de sang ce rappelle à lui quand il essait de trainer ce poids mort. Le Tyran l'a presque tué. Sa force, sa dextérité, sa puissance brute, son regard si térrible à soutenir tant les forces du Chaos ont laissés leurs empreintes dans son âme. Ce guerrier n'en est plus un, c'est un démon!

Luther à réussis à passé. Voilà ce qui importe vraiment. Les portes de la passerelle de commandement ce sont refermés sur lui et il a prit le contrôle du vaisseau. La carcasse de la barge de combat tremble sous l'effort que lui demande son nouveau commandant. Deimos reconnait les secousses intermittente qui agressent le pont, la bataille spatiale à débuter dès que le "Ravageur" a quitté sa position. Les Helleraisers ont vue l'opportunité et l'ont saisis immédiatement. Il se moquent que lui et ses hommes soient a bord du vaisseau, ils attaquent en considérant que ce sont des pertes acceptables, et comment leur en vouloir? Ils ne sont que des hérétiques. De plus, si le Tyran reprends le contrôle du vaisseau, celui-ci doit-être assez endommagé pour ne pas représenté une menace pour la suite de l'invasion. Mais la mission n'est pas terminé. En serrant les dents Deimos va rejoindre la baie de lacement, il doit rejoindre un Drop-Pod avant que la Barge ne s'écrase sur Renfen. Sa mission n'est pas terminé. "Le Sceau d'impureté" est peut-être ici. Si c'est le cas, il sera assez protégé pour résisté à la chute. Sinon, la conquête de Renfen mettra à jour sa cachette. Bientôt les Hellraisers auront la clef qui ouvre le "Necroteuque", et avec le "Codicium Maleficus" ils pourront bannir Agarès loin de cette Galaxie, du moins, empêcher sa naissance dans la réalité.
Des objets dangereux, même pour ceux qui les contrôle, songe Deimos en  regardant par dessus son épaule pour voir si le Tyran n'est pas après lui. Peut-être qu'un être tel que lui pourrait les utiliser, il est déjà tellement corrompus par les puissances de la ruine. Il n'est plus qu'un jouet des Dieux, mais un jouet à la force de destruction incroyable. Deimos espère que les Exorcistes de Caliban ont réussis à en venir a bout, mais il en doute. Les explosions qui ont commencé à disloquer le Ravageur ont dut séparer les combattants, comme ce fut le cas pour lui, alors qu'il gisait aux pied de son ancien maître.

Deimos referme la trappe du Drop-Pod qu'il a choisis et engage le lancement. Grâce aux auspex de bord il a une transmission de ce qui ce passe à l'extérieur. Le "Ravageur" chute lentement vers la planète, ses moteurs baissent de régime, les hérétiques ont du reprendre le contrôle de la passerelle, mais trop tard, l'attraction de la planète est déjà en train de broyer le vaisseau. Sa proue est enflammée, sa poupe et son bastingage crachent des fumée noirs et les dégâts sont terrifiants. L'épine dorsale du mastodonte est déjà en train de se briser et des morceaux de sa coque s'arrachent petit à petit laissant derrière le monstre de métal une trainée de débris. Au dessus de ce "chant du cygne" les flottes sont entrées en contact et les tirs sont meurtriers des deux côtés. Les Hellraisers manœuvrent pour entrer par la brèche ouverte par la perte du "Ravageur". De nombreux transporteurs Thunderhawk et des Drop Pod loyalistes foncent déjà sur Renfen.  Certains vont même toucher l'écorce terrestre avant le cadavre de la Barge du Tyran. Une fois à terre il faudra récupérer tout ce qui peut l'être, et détruire tout ce que l'ennemi pourrait reprendre. La bataille qui va s'engager, dans les ruines du vaisseau, sous un ciel de feu, va définir les avantages militaire d'un camps ou de l'autre. Et si par chance le  "Le Sceau d'impureté" est là, alors peut-être la rédemption l'accompagnera-t-elle. Deimos serre son épée contre lui et adresse une prière à l'Empereur, qu'il lui pardonne ses fautes.

Le Chaos règne. Ce qui était une maxime glorieuse pour les forces Tyraniques est devenus une véritable plaie alors que les combats, sur toute la planète s'étendent dans le temps. Les Hellraisers tiennent leurs positions, et lorsqu'ils en sont délogés par les Hérétiques ce n'est que pour y revenir quelques jours plus tard et percer les défenses. La guerre, en orbite, est un balais mortel semblable ou les vaisseaux quittent des positions pour poursuivre leur proie et revenir pour s'apercevoir que d'autres ont pris la place. Malgré les sous-effectifs des servant du Chaos ils arrivent à maintenir un statut Quo. Le Tyran sait que sans une victoire éclatante il ne pourra pas gagner cette guerre d'attrition. Les forces Impériales sont trois fois plus nombreuses, il lui faut un plan à même de blesser mortellement les Hellraisers. Pourtant, malgré ses efforts constant ses stratégies semblent tourner au fiasco. Les Déchus, infiltrés dans les rangs du Chapitre successeur des Dark Angels pirate les ordres. Les Chevaliers de l'ordre infernal sont un Chapitre créer depuis peu, lors de la fondation Ultima. Leurs codes sont très similaires à ceux de leur Primogenitors, les Déchus n'ont aucun mal à les corrompres envoyant des informations ou des ordres de missions improbables, contradictoires ou même impossible à réaliser. Malgré cette stratégie ses propres forces n'arrivent pas à prendre un ascendant drastique sur leurs ennemis.

Cela fait des jours et des nuits qu'il passe sur les data fournis par ses lieutenants sur les différents théâtres d'opération. Il compulse les données presque frénétiquement, entrecoupés de conseil de guerre et d'informations que ses généraux lui font parvenir en temps réel. Les Hellraisers, les Chevaliers infernaux sont les fils du secret, lui avait révélés Deimos peu de temps avant sa trahison sur le Ravageur. Le Tyran arrache l'un des papyrus qui s'écoulent lentement du buste d'un servitor lobotomisé et lit patiement les nouvelles data affichés concernant la bataille de "Kaarnus Doms", un village de dégénérés dont le culte est tout entier tourné vers Khorn. Là-bas ses forces combattent les Hellraisers et les Chevaliers Impériaux de la Maison Bélliante depuis deux semaines. En comprenant ce qui ce passe il enrage. Le servitor est décapité sur le coup par sa griffe éclaire.

-" Convoquez tout les généraux, immédiatement, je veux avoir unne liaison sécurisée avec l'Amiral de ma flotte. Ces chiens vont me payer cet affront!" hurle-t-il en se tournant vers ses terminators, sa garde personnelle, la Serre du Tyran.



Purgatoris avait retiré son casque dans un sifflement de verrins et l'avait calé sous le bras. Kaarnus Doms n'était plus qu'un champs de ruine en proie aux flammes. Les colonnes de fumées avaient rendue le ciel jaunâtre de Renfen presque aussi rouge que le sang. Purgatoris préparait un nouvel assaut contre les forces des Hellraisers. Il tenait dans la main les datas tactiques et les analysait calmement. Il avait l'avantage, il le savait. A son côté se tenait l'un des Déchus de Caliban. Dans son armure noire et sa bure ocre l'Astartes était un outil inestimable pour les forces Tyranique.

-"Cette bataille ne sera pas gagnée par le sang, mais par la stratégie, et nous ne pouvons pas perdre Kaarnus Doms, au risque de voior nos ennemis se regrouper aux pieds de nos forteresses. Par Alpaharius, nous allons tromper ces chiens et nous emparer des points stratégiques importants tout en les manipulant pour les déployer ou nous le voulons. Nous allons éradiquer ces fils de cadavre ou les repousser assez loin pour qu'ils ne soient plus une menace." Dit-il d'une voix grave rendue encore plus profonde par les cris de guerre et l'asséchement provoquée par la poussière ambiante. Le Déchus avait répondu d'un hochement de tête et avait sortie une tablette auspex reliée aux émetteurs vox des Hellraisers.


-"Maître Alpharius?" intervint un World Bearer en s'agenouillant en face de Purgatoris. Il n'avait pas attendu l'assentiment du Seigneur de l'Alpha légion pour lui remettre sa propre tablette de data.

-"Nous avons enfin la liaison vox avec nos forces en orbite, Maître." Expliqua le Space-Marine en sachant que ce serait un soulagement pour le Maître des manipulation. La bataille, en orbite rendait les communications des plus incertaines et difficile à obtenir afin d'avoir des balayages auspex tactique sur.

-"Le Seigneur Deimos, en personne, vous indiquera quels point stratégique et quels cibles attaquer."

Purgatoris sourit, le second du Tyran s'intéressait à cette bataille personnellement. Il allait briller et monter les échelons afin d'approcher le Maître des Renégats très bientôt. L'assaut n'était plus qu'une question de minute.