Le Fleau des Dieux

Ezreïal observait la procession depuis le balcon. Celui-ci était situé assez haut pour que l'on puisse voir toute l'allée des repentis. Une large route de férrobéton ou quatre chars Land Raiders pouvaient avancer de front sur une seule des voies. Les six voies étaient envahis par le défilé dont on ne discernait plus la tête, et pas encore la queue. Des milliers de gardes impériaux marchaient au pas, têtes levées vers l'arche des saints sous lequel passaient, à l'instant, les chars Leman Russ de l'Astra Militarum. Sur les voies latérales des Frères du Chapitre encadraient les hommes de la garde. Les Hellraisers, dans leurs armures noire, bordés de gueule avançaient comme des automates, les bolters collés au plastron. Des Prédators et des Land Raiders suivaient patiemment, leurs pots d'échappements crachant une fumée noire qui se dilatait dans l'air récemment purifié à l'iode et à l'aluminium. Tout ça pour avoir un ciel immaculé, baigné de la lueur blanche de l'étoile naine  qui servait de soleil dans ce système. Au dessus des marcheurs, de longues montgolfières se disputaient le ciel, leurs ventres obèses ombrageant largement l'allée. Sur leur flanc, l'insigne de l'inquisition avait été peint et les crânes qui ornaient leurs proues scrutaient la procession depuis leurs vastes orbites menaçantes.

Entre les marcheurs, les véhicules de guerre et les aéronefs qui passaient au dessus, des myriades de chérubins, grotesques angelots aux visages de vieillards, voletaient en balançant des encensoirs, chantant des cantiques pour bénir l'armée et filmant la scène pour la retranscrire sur les écrans du système entier. Des servo-crânes accompagnaient les chars du Ministorum, palais sur chenilles surmonté d'une chaire d'où les prêtres les plus prestigieux entonnaient des louanges à la gloire de l'Empereur, tandis que les arco-flagellants en tiraient la masse, sans cesse au bord de l'épuisement ou de l'insolation.

Quelques part, sur sa droite, Ezreïal savait qu'un balcon avait été aménagée afin que le Fils Vengeur puisse être autant spectateur qu'objet d'admiration pour la foule. Le palais Impériale avait été entièrement réquisitionné pour Roboute et ses fils, ainsi que la cohorte de nuisible du Ministorum, de l'Inquisition et d'autres adeptus sans intérêts qui suivaient dans son sillage.

-Ils sont déjà aussi nombreux que nous. Intervint Medicael en s'appuyant des deux coudes sur la rembarde en fer forgé du balcon. Pendant une seconde Ezreïal crut que celle-ci ne supporterait pas le poid de son frère en armure. Un grincement lui donna presque raison.

- Nous sommes les fils des Guardians of the covenant, eux même descendants des Dark Angels. Nous étions une poignée quand le Chapitre fut créer pour servir à ces frontières, contrat Ezreïal en croisant les bras sur son plastron. Le visage haut et découvert il profitait de cette petit brise qui suivait le passage de six Valkyries en formation serrés. Ses longs cheveux blonds et son teint pâle contrastait avec le noir profond de son armure, lui donnant l'apparence d'un spectre enveloppé de ténèbres.

- Je veux dire, renchéris Medicael en se redressant avant que la rembarde ne soit totalement pliée, je veux dire qu'ils doivent être aussi nombreux que nous tous.

Ezreïal  sentit de l'inquiétude dans la voix de son frère. Il attendit un long moment pour répondre et profita des salves de tir des Basilisks pour gagner quelques minutes. Lui même avait trouvé les Primaris assez envahissant, mais il avait chassé ses doutes dans la guerre et le sang. Renfen et Ekgla avait été des théâtres d'opérations ou certain de ses "nouveaux" frères avaient été des plus efficaces… Mais pas meilleurs.

- L'Empereur a toujours besoin de nous! affirma Ezreïal alors que résonnait, au loin, le dernier coup de canon.

-L'Empereur peut-être, renchérit Medicael, en balayant cette argument d'une main, mais son fils?

Les deux frères firent silence, aucun des deux ne voulant répondre à cette question. Plus encore que les autres Chapitres, les Hellraisers souffraient de ces vieux frères récemment éveillés. Ils étaient un Chapitre qui n'aurait dut être composés que de primaris, et affiliés aux Dark Angels, qui plus est.

- Nous ne pourrions être remplacés par aucun d'eux tant que nous gardons les traditions de notre légion, finit par souffler Ezreïal en baissant les yeux sur la foule qui hurlait au passage de la seconde compagnie. Les chevaliers nocturne, les chevaliers noirs, habillés de nuit, aussi terrible pour l'ennemi de l'humanité que chasseur émérite des pêchés des fils du Lion.

- La secondes et la première compagnie composent les Cénobytes de notre chapitre, les membres du cercle intérieur de la Légion. Aucun de ces enfants de Mars ne pourra jamais accéder à ces savoirs et aux responsabilités qui en découlent. Ezreïal avait craché ces dernier mots avec un mépris qui le surpris lui même. Pourtant Medicael ne l'avait pas relevé, surement parce qu'il partageait ces sentiments.

Enfin les chevaliers de sang fermaient la marche. Ils n'étaient qu'une cinquantaine, accompagnés par les Dreadnoughts les plus prestigieux. Leurs armures carmin dénotaient avec le reste du chapitre, comme la death wing pour les fondateurs, les Hellraisers leur avait octroyer une couleur à part, rappelant par le sang les sacrifices des fils du Lion toute aux long des millénaires passés. Les os, le sang, la mort, la première était l'incarnation de bien plus que ce simple symbole pour les initiés.

-Il parait que le fléau approche, Abaddon lui même saigne le secteur Calixis et compte s'emparer de la gueule afin de libérer les territoires isolés du Vortex. Alaman et ses systèmes pourraient s'ouvrir. Imagine, mon frère, si le Tyran et le Fléau unissaient leurs forces dans une croisade dévastatrice contre Terra. Le siège mythique d'Horus contre le palais impérial ressemblerait à une escarmouche, vue sous cette angle.

Ezreïal ne dit rien. Enfin la queue de la procession était en vue, non loin. Un char de parade en fermait la marche pour les Astartes, tout d'or drapé il était un trône immense surmonté d'un cadavre enchâssé. Une représentation grotesque de l'Empereur devant lequel se tenait un Inquisiteur en armure énergétique de cuivre, un marteau tonnerre à la main et des papyrus dans l'autre.

-Les rapports font état de plusieurs flottes se rassemblant dans le secteur. Roboute, lui même, craint la présence de l'un ou de plusieurs de ses frères. Certaines des flottes de défenses de l'Astra Aeronautica sont dors et déjà portés disparues, continua Medicael laconiquement. Ils tentaient d'empêcher ces flottes de ce rejoindre.

- L'idée n'était pas de les empêcher, contra Ezreïal en se détournant de la parade pour rejoindre la fraicheur des ombres de l'appartement. L'idée était de les retarder, dit-il en se servant un verre d'eau fraîche. Le temps que les Impérial Fist nous fournissent les plans de défenses à mettre en place pour les recevoir.

Ezreïal souriait en observant la carafe d'eau qu'il avait déposer sur la table, la surface du liquide tremblait tandis que dehors résonnaient les pas des dizaines de Chevaliers Impériaux de la Maison Béliante qui fermaient la procession.

-Observe ce monde, souffla doucement Ezreïal  en rejoignant son frère adossé au mur du bâtiment. Observe ces maison magnifiques, ces tours d'ivoire, d'or et de métal, ces flèches d'obsidienne et d'argent qui brillent au soleil comme des diamants sous l'éclat du soleil. Observe les tuyères de ses industries, ses champs et ses villages, ses mers et ces océans, observent sa population, son architecture et ses effigies magnifiques dressés pour les saints et les guerriers. Imprègne toi de sa culture et de sa beauté. Bientôt, ici, il n'y aura plus que ruine, cendres, morts, feu et désespoir.

- Tu as l'âme d'un poète aujourd'hui, Ezreïal, dit moi. Et pourtant je distingue une forme de réjouissance dans ta voix alors que tu me décris l'enfer à la place de tous ça. Medicael souriait en posant son regard sur ce monde qui l'entourait.

- L'enfer, mon frère, c'est chez nous. Qu'ils viennent réduire ce monde et le transformer en Enfer, ils n'auront que terraformer une planète pour que nous puissions y être comme chez nous.

Medicael se mit à rire en tapant dans l'épaulière de son frère. Pourtant Ezreïal n'avait affiché qu'un maigre sourire. Il avait hâte de rencontrer l'ennemi et de le couvrir de sa haine, de son mépris, de lui infliger les sévices mérités. Si par bonheur un Déchus était parmi eux, il apprendrait pourquoi son Chapitre avait choisis le nom de Hellraiser. Par dessus tout, la guerre lui ferait oublier ses préoccupations. Le meurtre laverait son âme des doutes. La souffrance lui redonnerait de la force et du courage. Il pensait à Luciférian, Malphas, Baphomet, Mammon et Moloch qui se battaient pour Alaman. Ses frères lui manquerait, mais il pensait avoir de la chance, car la véritable guerre allait commencer ici, une guerre pour l'Impérium, une guerre pour défendre la gueule, unique passage entre les mondes que le Tyran désirait, et ceux de l'Impérium de l'humanité.

Il avait bousculé l'esclave avec assez de force pour le propulser contre la parois du couloir. L'homme avait gémis de douleur et c'était tenue l'épaule, surement déboitée. Quel importance pour Orgn? Les sacs de viande ne manquaient pas, en fait il en avait assez pour que justement ces nuisibles se trouvent trop fréquemment en travers de son chemin. Et en ce jour il valait mieux ne pas s'y trouver, le moindre retard le mettrait dans une rage noire.

-Abaddon vient de couper la communication, je vous veux tous sur la passerelle de commandement dans la minutes! Voxa Orgn à son équipe. Les nouvelles étaient bonnes, et comme toutes bonnes nouvelles, elle allait emmener avec elle son lot de problèmes et d'opportunités, de trahison et de gloire personnels.

Conscient du danger que représentait le Word Bearer, les servitors et les esclaves qui peuplaient les entrailles du Miroir de l'âme se poussaient hâtivement de son chemin. Les portes de la passerelles s'ouvrirent dans un sifflement de verrins usés en crachant des jets de vapeur à l'odeur putride. Le vaisseaux, antique relique de l'âge de l'hérésie avait changé depuis sa naissance dans les stations martiennes. Les parois de ses coursives étaient couvertes de veines rosâtres, palpitantes, de furoncles suintants et de visages suppliants. Orgn soupçonnait le Miroir de l'âme de dévorer certains esclaves. Les légendes parlaient même de frères aillant rejoins, malgré eux, la structure du monstre de métal.

La passerelle était large et son plafond, saturé d'encens, était décoré de chaines rouillés aux quels étaient accrochés les crânes de centaines d'ennemis, pendant mollement et se balançaient au grès des mouvement du vaisseau. Ishtar et Malorr étaient déjà arrivés, observant les mesures auspex à la table du stratégium, mais Kalorian était en retard. Aucune surprise pour Orgn. Si Ishtar et Malorr étaient les plus ambitieux, Kalorian étaient le plus ouvertement opposé à son commandement, et il avait les dents si longues que les couloirs du croiseur en portaient les rayures. Son retard était calculé.

-Qu'est ce qu'on a! Grogna Orgn en s'avançant à la table et en poussant Ishtar.

-Abaddon à décidé de nous laisser le choix, et je me demande si ce n'est pas une manœuvre pol… avait commencé Malorr. Le Thousand sons ne voyait que par l'intrigue. Il était fatiguant, toujours à chercher les multiples chemins menant a ses objectifs. Son esprit était si tortueux qu'il semblait s'y perdre lui même. Pourtant, à de nombreuses reprises, Orgn avait été surpris de voir ses plans les plus alambiqués trouver un dénouement inattendue et tes positif pour les fils de Magnus. Il se demandait parfois si c'était pour ça qu'il l'avait promus à ce poste ou si Malorr avait lui même tissé son parcours jusque là.

- Je me moque des suppositions concernant les intrigues d'Abaddon et de la black Légion. Nous servont le Tyran, pas Abaddon.

-Il se pourrait que cela revienne au même, bientôt... souleva Ishtar avec un sourire en biais. Ishtar était tête nue, son visage avait la beauté presque parfaite de son primarque, avant que celui-ci ne devienne la chose immonde qu'il était aujourd'hui. De longs cheveux blanc encadraient un visage fin au teint pâle. Des yeux aux pupilles fendue et un sourire tout en crocs rendait le tableau dérangeant, mais pas moins attirant.

-Abaddon nous test. De ce fait il test le Tyran à travers nous. Repris Malorr sans ce laisser démonter par la réprimande de son supérieur.

-Il a divisé sa flotte en deux forces de combat distinctes. Coupa une voix à travers le sifflement des vérins de la porte principale. Kalorian était un monstre, même pour un space marines si on le comparait physiquement, et même par rapports aux enfants des Dieux de la ruine si on prenait en compte son esprit malade. Le World Eater n'était pas le berzerk basique que l'on trouvait le plus souvent dans les rangs de sa légion, c'était un artiste en comparaison. Les griffes du boucher avaient eue un effet pervers sur son esprit et la rage pure qu'elle provoquait n'était satisfaite que par la douleur sadique que le guerrier pouvait infligé à ses victimes. Un crâne et du sang ne lui suffisait pas, il avait besoin de se nourrir de la douleur et des cris plaintifs de ses ennemis.

-L'une d'elle se dirige vers Ameliat et Kadelir, deux systèmes qui se trouvent directement sur sa route. La seconde force contourne ces systèmes pour se diriger vers Sautron et ses planètes. Il sait qu'il y trouvera les forces de défense les plus impitoyables de cette zone du secteur.

-C'est exacte, releva Malorr. Kadelir est un système vide. Nos auspex n'y on trouvé que la trace d'une ancienne station de minage, abandonnée, apparemment. Abaddon l'évite sans raison apparente. Avait expliqué le Thousand sons en balayant cette partie de la carte d'une main leste.

-Les dieux m'indiquent de prendre la même décision, souffla Orgn en hochant la tête imperceptiblement.

-Khorn se moquent de tes stratégies minable, il n'aime que l'efficacité, gronda Kalorian en s'avançant vers la carte comme s'il pouvait sauter immédiatement dans les batailles à venir en s'approchant des représentations holographique. C'est le chemin le plus direct vers la station Espérance. Une fois prise, on passe la gueule pour rejoindre les étendues, Alaman et ses systèmes seront à notre portée, pris entre le marteau de la Black Légion et l'enclume que forme la légion Tyrannique.

-Avant que nous ne nous retrouvions nous même dans cette situation, avait ricané Ishtar en zoomant sur le système Sautron. Abaddon n'est pas un imbécile. Il a divisé sa force pour maintenir une pression sur ce système. Il est constitué de trois planètes essentiel à l'effort de guerre du Dieu Mort.

L'Emperor Children tournait autour du plan, indiquant les planètes d'un geste gracieu, comme un professeur expliquant une chose simple à une bande d'attardés.

- Naïm Prime est LE monde bastion de cette Zone. Les Régiments qui contourne la cicatrices viennent se ravitailler ici, ainsi que les forces d'Alaman. Ses défenses sont solides et l'Astra Militarum y est en nombre incalculable, sans compter sur le commerce qu'y fait la Maison Bélliante. Ses chevaliers y sont en garnison, pour partie. Artsa-3 est un monde forge qui offre aux forces militaire les véhicules et les munitions nécessaires à tenir tête à des invasions comme la notre. Un point clef. Enfin ce monde semble sauvage, mais nos espions nous ont fait parvenir des informations nous laissant penser que l'Astartes s'y intéresse.

-Les Hellraisers? Demanda Orgn avec un intêrét nouveau pour ce petit astre.

-Affirmatif, mon frère! Ishtar se moquait de lui, et de son obsession pour ces chiens.

-Pourtant Abaddon n'a pas choisis d'attaquer ce système de front. Il mène lui même la force principal sur Améliat. Expliqua Malorr en ignorant Ishtar. Les deux Space Marines se détestaient cordialement, et Malorr en faisait la démonstration de son mépris plus souvent que besoin.

-Améliat est le centre nerveux de cette zone. Tandep en est le monde Capital et Sierus est un monde Cathédrale à la pauvre gloire de Saint Drusus.

- Et ça? Avait demandé Orgn en pointant du doigt une planète tout en tournant autour. Il était curieux de comprendre pourquoi elle avait été écartée et ne possédait aucune donnée stratégique.

-C'est Summon, répondit Malorr avec patience. Une planète sauvage que l'Impérium n'a jamais colonisé. Nous pensons qu'elle reste un terrain de chasse pour les nobles et les Chevaliers Impériaux, en temps de paix.

- Une parfaite tête de pont! avait grogné Kalorian en enroulant ses doigts ganté de céramite autour de l'astre comme s'il pouvait l'écraser dans son poing.

- Ce n'est pas l'avis d'Abaddon, charria Ishtar, un regard espiègle posé sur le World Eater. Le Maitre de guerre se dirige vers Sierus, contre l'avis de plusieurs de ses conseillers.

- Je me moque des plans d'Abaddon ou de la Black Légion, hurla Orgn en tapant du poing sur la table, faisant grésiller les projections holographique. Nous ne sommes pas un de ses laquais, nous jouons la partie pour le Tyran, et les Dieux sombres.

Personne n'avait relevé, laissant planer un silence que Malorr avait finis par briser, non sans un certain plaisir.

- Il semble que Magnus se dirige vers Kadelir avec une flotte minuscule de sa légion, Tzeench doit avoir livré quelques-uns de ses secrets au Roi Ecarlate, a moins qu'il ne veuille devancer les deux autres flottes.

- Mortarion et une petite flotte vont tenir en respect le système Sautron, la Death Guard a pour mission de ralentir les forces de défenses jusqu'à ce que la Black Légion les rejoignent. Répondit Kalorian en tournant la carte d'un geste agressif.

-Et Abaddon lui même mène sa force Principale vers Améliat. Termina Ishtar tandis que les trois Space Marines tournaient leur regard vers Orgn. Le Word Bearer avait détaché son regard de la carte. Il avait toutes les données en têtes, assez pour prendre une décision. Mais il souhaité avant tout attiré le regard d'un Dieu…

Agarès, montre moi la voie vers la gloire, pensa-t-il. Il ne l'aurait pas dit à voix haute, les dissensions au sujet d'Agarès étaient nombreuses, plus encore si l'on englobait les flottes du Maître de guerre. Pourtant Orgn pouvait l'entendre, et sa foi dans le projet de ce fils de Nurgle était sans faille.

Fais ton choix!

Orgn avait finalement relevé la tête...

Ce qui ce cache sur cette lune n'a aucune importance, pensa Orgn en se relevant. Il avait prié Père Agarès afin que le fils de Nurgle le guide sur les chemins qui le ramènerait au Tyran. Il était l'un des rares à comprendre les plans du Dieux Vertueux. Libérer l'Empereur de sa souffrance. Pour Orgn c'était une évidence: Ainsi libéré de l'entre deux vie, l'Empereur pourrait enfin s'évader et devenir ce que Lorgar avait toujours prédit pour son père. L'Empire s'effondrerait dans un état de révélation extatique. L'Apocalypse pour l'humain, le règne véritable de la vérité primordiale.

Il repensait à tous cela en quittant le temple des prières du Miroir de l'Âme pour rejoindre les soutes ou l'attendaient Kalorian, le World Eater, son second, Ishtar des Emperors Childrens, son premier Capitaine et Malorr, des Thousand sons, son prophète sorcier. Ensemble ils devaient rejoindre le Secret de Magnus afin de préparer le plan d'invasion de la Lune Extinkferrius.

-Tout ce qui ce cache a peur, ce qui a peur peut-être tué! avait affirmé Kalorian dans un rire gras et teinté de sadisme, tandis qu'un Thunderhawk les emmenaient vers leur destination.

- Ce n'est pas toujours le cas, avait contré Malorr avec calme, les optiques de son casque baissés sur son bolter qu'il finissait de vérifier pour le seconde fois. Ceux que l'on ne voient pas ne ce cache pas toujours, il en fût ainsi des Dieux et des Démons pendant des millénaires.

Orgn n'aimait pas Malorr, sa vision exercée des fils du destin et son pragmatisme froid en faisait... un des milliers de fils, simplement, une légion qui c'était trahis plus qu'aucune autre. Pourtant sur ce point le Word Bearer ne pouvait lui donner tord. Il tendit son esprit vers Agarès le sage et entrepris de méditer cette question.
Ishtar, quant à lui, restait étrangement calme. Orgn s'imaginait que l'Emperor Children s'attendait à rencontrer Magnus. Ce n'était pas un vétéran de la longue guerre, ainsi ce serait certainement la première fois qu'il serait en présence d'un Primarch. A une époque lointaine, peut-être, aurait-il eue de la compassion pour son cousin, mais aujourd'hui il s'en amusait. Et  visiblement Kalorian aussi, vue la façon dont il avait joué avec les nerfs du premier Capitaine.



Barge de bataille : Secret de Magnus.

Septiris avait accompagné le petit groupe jusqu'à la baie d'observation principale ou le conclave se tiendrait. En chemin il avait échangé quelques mots avec son frère, Malorr, dans leur langue natale, celle de Prospero. Orgn fut persuadé qu'il avait saisi au moins deux sujets de préoccupation des Fils de Magnus: Les loups qui avaient récemment rejoins les Hellraiser, suite à la Campagne d'Ekgla, contre les Orks, et quelque chose en rapport avec les choses qui se cachaient à leurs sens.


La baie d'observation était baigné dans la pénombre. Seule une partie de la lune se découpait dans les immenses verrières blindées qui les surplombaient. Le trône qui était posé sur l'estrade principale semblait ridiculement petit pour supporter l'immense silhouette ailée qui y était installée. Le buste entier du Primarch était plongé dans les ténèbres si bien qu'on ne pouvait en discerner que les jambes étendues, et l'ombre inquiétante des cornes qui ornaient son plastron. Deux cents guerriers des Thousand sons étaient rassemblaient ici. Orgn ne pouvait différencier les sorciers des automates, mais il devinait que certains n'était là que pour défendre la passerelle au cas ou les suivants du Tyran voudraient jouer la partie à l'envers. Un hologramme grésillant tournait au centre du conclave, représentant la lune et les parties qui la composait: La station spatiale, port de fret de l'époque glorieuse ou Extinkferrius produisait encore de la matière première pour l'Impérium était relié à la surface par un immense ascenseur gravitique. Au pôle nord la calotte glaciaire abritait les mines les plus profondes, la ou les auspex avaient décelaient le plus grand nombre de forme de vie, surement l'endroit le plus dangereux de l'astre. Sur le continent le plus petit les auspex avaient du mal à cartographier les ruines de la cité Impériale qui le recouvrait. Abandonnée depuis des années la cité avait été laissée à l'abandon, et tombait en ruines. Pourtant les sorciers des Thousand sons sentaient qu'elle n'était pas exempte de danger. Pas moins, en tout cas que le continent industriel qui avait appartenue au Culte Mechanicus, sur l'autre face de la Lune.

Magnus semblait une statue, son esprit focalisé sur les explications des différentes possibilités d'invasion qu'ouvraient les fils du destin à ses fils. Ishtar, lui, ne pouvait détacher son regard du géant, bien qu'on en discernait que peu de chose, son aura à elle seul était hypnotique et Orgn pouvait presque sentir l'effort physique que devait faire l'Emperor Children pour ne pas implorer le Primarch démon de se dévoiler dans toute sa gloire, à la lumière et à la vue de tous.

- Si nous prenons la station le port de fret nous aurons alors un site parfait pour un rituel qui retardera la flotte impériale de plusieurs jours, sans compter que nous n'aurons plus le moindre souci logistique pour acheminer nos ravitaillements à la surface de la planète. Indiquait Septiris en pointant son sceptre sur la petite tâche qui tournait au rythme de la lune à distance orbitale.

- Et nous perdrions ce temps précieux au cours du rituel, gronda Kalorian. Orgn se pinçait l'arrête du nez, lui qui avait voulu faire bonne figure avait envisagé beaucoup de scénarii catastrophique, Kalorian faisait partis de la plus part d'entre eux, et voilà que ses prévisions allaient se réaliser.

- Sans compter que la flotte Impériale en approche n'aura aucun mal à détruire cette structure fragile quand elle comprendra que nous y avons installer une garnison, avait continuait Kalorian en se détachant du groupe pour rejoindre le sorcier au centre de la représentation.

-Il suffit! hurla Ishtar, qui avait enfin décroché de sa contemplation. Reprend le rang World Eater ou je…

-NON! gronda la voix de basse du Primarch depuis les ombres. Ce simple mot fit souffrir tous ceux qui étaient présent, propageant un frisson, même aux légionnaires les plus endurcis. Le silence régnait maintenant et tous observait la nuit qui drapait le trône. Kalorian avait déglutis ne sachant pas quoi faire, et sa voix le trahis lorsqu'il repris la parole, invité par un geste du Roi Ecarlate.

- Les mines! S'exclama Kalorian en se tournant vers l'assemblée et en fermant un poing de fer rageur. C'est là que se terre nos ennemis. Profitons du retard de la flotte Impériale et écrasons ces insectes, le reste de cette campagne ne sera qu'une formalité et nous pourrons nous concentrer sur la façon de réduire à néant les espoirs des Impériaux qui arrivent sur nous.

- Sauf que nous seront en sous-nombre, contra Malorr. Encore une fois le Thousand sons prenait un certain plaisir à recadrer le World Eater, et cette fois il jouait la partie avec ses frères en soutien.

- Enfermées dans les mines nous seront à la merci de la flotte impériale, les calottes glaciaires céderont sous le bombardement des chiens de l'Empereur, nous perdront un nombre conséquent de nos frères et nos défenses seront fragiles. L'ancienne cité Impériale nous donnerait un avantage certain, expliquait Malorr en s'adressant à son père et en ignorant superbement Kalorian qui le toisait d'un regard noir. De là nous aurons un contrôle sur toutes les routes et nous pourrons nous déployer rapidement sur tous les terrains que nous voudrions prendre ou défendre. La flotte ne pourrait pas nous toucher aussi durement depuis le ciel et serait obligée de déployer ses troupes au sol plus rapidement, là ou nous les écraserons, avec votre permission, mon Seigneur. Malorr c'était inclinée devant son père en reculant de quelques pas.

Orgn observait la scène espèrant que Magnus tranche enfin, mais le primarch semblait attendre quelque chose, et ce fut Ishtar qui le lui offrit.

- Les forges auront des avantages similaires, dit-il en s'inclinant bassement dans une parodie de révérence. Il s'efforçait de sourire et de se donner de l'allure, choisissant ses mots avec soins tout autant qu'il en mettait dans le moindre de ses gestes. Et ce que nous perdrions en route et en protection nous pourrions le gagner en efficacité logistique. Les forges nous permettront d'acheminer le ravitaillement depuis le continent sur touts les théâtres d'opérations ou nous agirons.

Orgn trouvait que l'Emperor Children s'en sortait plutôt bien. D'un geste théatral celui-ci désignait plusieurs point du dernier continent.

-Certains des sites des industries de traitements pourront nous servir à produire pour l'éffort de guerre, munitions, armes, armures, réparations, nous aurions un avantage certain quand la flotte arrivera.

- Et nous affronterons deux ennemis au lieu d'un, ragea Kalorian en foudroyant Ishtar d'un doigt accusateur.

- Sauf si nous arrivons à la retarder, coupa Septiris.

- Nous n'aurons pas ce problème si nous investissons la cité! Malorr essayait encore d'attirer l'attention de son père. Mais celui-ci gardait le silence. La seule chose qui prouvait qu'il était encore là fut un mouvement souple. Il venait de poser son menton sur son poing fermé et semblait réfléchir au plan à priorisé.

Kalaghan marchait dans les allées industrielles d'un pas volontaire, pressé d'atteindre sa destination. Il marmonnait en jouant nerveusement avec sa paire de gant qu'il gardait entre ses mains.

-C'est trop tôt, soufflait-il en observant le pavé de ferrobéton qui se craquelait sous la morsure du temps et l'usure dut à un entretien inexistant. Il portait son uniforme de commandant de Compagnie, la 34éme du Régiment de Napolenius III. Il avait enlevé ses médailles et ses décorations, inutiles sur ce monde, seul sa casquette à court rebord arborait le crâne impériale des hommes de l'Astra Militarum. Il avait tourné à plusieurs embranchements sans même lever les yeux, ignorant la pluie fine qui battait les bâtiments industriels qui s'élevaient autour de lui. Certaines d'entres elles crachaient encore une fumée noire qui couvrait le ciel et les couleurs boréales de l'Œil de la terreur qui brulaient à des millions d'unités astrales d'Extinkferrius. Certains bâtiments c'étaient écroulés, d'autres étaient mangés par la rouille, et menaçaient de s'effondrer. Certaines rues étaient envahis par les entrailles des structures les plus atteintes, les gravas formants des barricades et des couverts que Kalaghan notait mentalement, sachant que certaines abritaient déjà des forces à lui et que d'autres pourraient bien servir lors de l'affrontement à venir.

Toute la nuit le ciel avait brûlé et le monde avait été aussi clair qu'en plein jours, parfois de longues minutes, parfois des heures entières tandis que les griffes et les transports de l'archi-traitre déposaient leur cargaison de guerriers et de ravitaillements aux points d'infiltration.
Au matin le va et viens c'était taris et la voute céleste avait repris ses couleurs naturelles, un ocre sombre et sale aux odeurs de carburants, typique de Farroslambe, le continent industriel réservé au traitement des matières premières que les mineurs avaient, pendant des siècles, extraient des mines du nord. Encore aujourd'hui les frères et sœurs de Kalaghan continuaient de travailler afin de faire tourner le marché noir avec les pirates qui infestaient cette partie de l'espace. Pour certain il était certain que le gouvernement impérial gérant les routes spatiales du sous-secteur en avaient connaissance et en tirait un certain bénéfice. Mais en ce jour le port de fret n'avait plus aucun vaisseau sans bannière accostés à ses rampes. Les pirates avaient fuis devant la menace de la flotte des Thousand Sons.

Kalaghan c'était arrêté devant une vaste porte donnant sur un quais de déchargement. Ici plus aucun servitor ne pouvait gérer les installations mécaniques. Le Commandant avait tiré une lourde chaine en s'arcboutant pour relever la porte à l'aide de tout son poids. Avant d'entrer dans l'entrepôt il avait jeté un regard dans les rues qui s'ouvraient derrières lui et sur la carcasse d'un Goliath laissé à l'abandon et mangé par la végétation renaissante. Après avoir vérifié qu'il n'était pas suivis il se glissa dans les ombres qui régnaient dans le lieux. La lumière artificielle des lumiglobes de la rue entrait en rayon jaunâtre par les fenêtres brisés, dévoilant le spectacle de la poussière en suspension qui jouait autour des formes de lourdes caisses et containers oubliés ici.

- C'est trop tôt! Se répétait-il tout en enfilant ses gants. Le claquement de ses bottes sur le férrobéton résonnait tout autour de lui, et l'inquiétude lui fit porter la main à la crosse de pistolet laser.

- C'est inutile, tu es en sécurité en ce lieux. Lui expliqua une voix féminine qui semblait provenir de partout à la fois. Kalaghan ne fut pas surpris. Il avait levé les yeux vers la passerelle qui entourait la cabine d'observation du second étage. Illianna s'y tenait, droite, majestueuse dans sa robe de velours aux teintes désaturées. Elle tenait son sceptre comme un bâton de voyageur. La tête de celui-ci semblait presque organique vue d'ici. Kalaghan avait plissé les yeux pour essayer de discerner le visage de la Magus. Elle devait avoir été belle, fut-un temps. Elle aurait pu! Son corps filiforme était d'une féminité toute sensuelle, son visage gracieux, malgré son crâne chauve et les stigmates de sa naissance qui ornaient son front. Ses yeux semblaient briller dans la pénombre, et lire au travers du commandant comme s'il ne pouvait lui cacher son inquiétude. Oui, il était venus pour être rassuré, plus encore que pour être conseillé. Un seul être, sur cette lune pouvait lui accorder ces deux faveurs avant la bataille à venir.

- Il t'attends! Dit-elle en pointant une partie du sol qui c'étaient effondré et faisait comme une rampe d'accès aux sous-sols. Kalaghan l'avait remercié d'un hochement de tête et avait repris sa marche sans un mot.

Les couloirs étaient sombres et humides, ils sentaient la moisissure, la terre humide et les produits chimiques. Le clapotis de l'eau se réverbérait tout autour de lui et le Commandant de la 34éme se félicitait d'avoir choisis ses bottes d'apparats plutôt que les rangers de combat. Il n'aurait pas aimé découvrir ce qu'un contact avec ces fluides pouvaient donner sur la peau. Parfois il levait la tête pour essayer de percer les ténèbres, quand quelque chose bougeait, trop rapidement pour être perçus, trop discrètement pour être humain, mais sans le moindre doute dangereux. Il finit par tourner au coin d'une allée ou l'une des conduites de traitement des déchets étaient brisée. Kalaghan fit de son mieux pour éviter le rideau du liquide nauséabond qui masquait l'entrée de la vaste salle qui se cachait derrière.

C'était une caverne immense ou l'obscurité semblait s'épaissir encore. On en discernait difficilement le plafond et les parois en étaient invisibles à cause des ténèbres environnants. Le tiers du sol, au fond, était inondé, un petit lac d'eau croupis et toxique seulement percé en son centre par un pilier brisé. Et celui qu'il cherchait était là, sur le pilier, silhouette imposante recroquevillée sur elle même, informe si on en devinait pas les origines. Deux yeux jaunes perçait à travers les ombres, seul indice qu'il y avait bien un visage, une intelligence, installé en ce lieu. Kalaghan se mit à genoux et posa son front sur le sol en signe de soumission et de révérence.

- Je suis votre, mon maître, mon seigneur, mon père. Dit-il, la voix tremblante. Être en sa présence lui faisait toujours le même effet, une fascination morbide, hallucinatoire, une sensation d'exaltation quasi orgasmique, mais toutes ces sensations était enrobées dans la terreur la plus extrême. Il était devant le dévoreur, le prédateur primal ultime, l'enfant Dieu d'une divinité cosmique à l'échelle intergalactique. Nul être vivant ne pouvait se tenir face au Patriarche sans éprouvé cette peur instinctive, comme nul adorateur ne pouvait contempler le visage d'un Dieu sans éprouver la crainte mue par la raison, il n'était qu'un insecte face au divin.

- Ils sont venus pour vous, j'en suis certain! Affirma Kalaghan en relevant son visage vers la silhouette informe et immobile. La réponse toucha son esprit comme la morsure d'un fouet, et le commandant grimaçait alors que les deux esprits se rencontraient.

- Nos forces sont prêtes à vous défendre, à donner leurs vie pour préserver la votre, mon maître.

Encore une fois il sentit l'esprit du patriarche s'enfoncer dans son crâne plus profondément. Chaque mot devenait difficile à prononcer, sa mâchoire se contractait au point que ses dents lui faisaient mal. Kalaghan bavait, il le savait mais ne pouvait rien y faire, incapable du moindre mouvement.

- Oui, mon Maître, nous sommes en train d'éveiller les machines qui… HUnnnn… Kalaghan gémissait, tentant de résister à la puissance de l'hôte qui avait investit son cerveau pour formuler des phrases cohérentes sans ce perdre dans la douloureuse grandeur de l'esprit du patriarche. Il pouvait sentir la vie, celle des insectes, des hommes et des femmes, celle des planètes et des étoiles et la grande faim qui tenaillait le Dieu des Dieux.

- Je vous en pris… mon père… je ne tiendrais pas…

Du sang s'écoulait des oreilles, du nez et des yeux du Commandant de la 34éme. Ses muscles étaient si tendues que des crampes commençaient à le faire souffrir atrocement.

- Oui, mon père, le prieuré de Nagas va entamer l'appelle, et nous tiendront jusqu'à ce que les pères des pères arrivent. Nous….

Kalaghan se mit à hurler alors que le Patriarche soufflait ses derniers mots dans le cœur du Commandant. La chose avait bougé, et avec elle des ombres, que l'homme agenouillé avait pris pour des statues. Les choses immenses, aussi grande, peut-être même plus grande qu'un Space-Marine c'étaient mises en mouvement en grognant. Puis l'esprit du père se replia et libéra enfin son serviteur.
Kalaghan dut reprendre son souffle pendant plusieurs secondes. Des gouttes de sueurs faisaient des auréoles sur la poussière qui tapissait le sol. Des gouttes de sueur et des larmes. Et, tandis que la douleur refluait, elle était remplacée par le manque, le besoin de retrouver cette union, fut-elle mortelle. Kalaghan c'était remis debout et dépoussiérait son uniforme en le tapotant de ses gants. Il finit par se mettre au garde à vous.

-Merci, Seigneur des Seigneurs, père des enfants du Prieuré. Nous ne vous décevrons pas! Promis l'officier avant de claquer des talons et de repartir par les couloirs qu'il avait emprunté à l'aller. Dans l'obscurité de la fosse la chose qui trônait sur le pilier brisé étirait ses lèvres sur une série de dents aiguisés comme des rasoirs, pointues et aussi blanche que l'ivoire. Un filet de bave glissa sur son menton et se mit à grésiller en atteignant la surface de l'eau. Avec la guerre venait la faim. Ses enfants se rassemblaient et ils allaient préparer le repas. Bientôt Nagas serait là. Bientôt!

Morts! Ils étaient tous morts bien avant que cette guerre ne débute. Bien avant que les frères ne viennent les emmener à travers la mer d'étoile vers de nouvelles batailles. Ils étaient morts et pour ce sacrifice ont les gratifiaient d'une éternité de guerre et de batailles dont les sagas seraient oubliés, même par ceux qui habitaient le monde du Roi.

Quelques 'un avaient eue la chance de le voir. On le lui avait décris de multiples manières, un monde de glace ou bien de feu quand les deux ne se mariaient pas en un cyclone d'éléments impossibles. Des continents aussi rageux et mortels que les animaux qui en peuplaient la surface, de grandes plaines arides, de glace brûlante, des forêts aux ombres comme des pièges et des montagnes aiguisés, comme les crocs d'un prédateur affamé, tourné vers l'espace pour en dévorer l'essence même. C'est ainsi qu'on lui avait parlé de Fenris, un monde de paradoxe et de brutalité qu'Ivar n'arrivait toujours pas à concevoir. Sa planète à lui avait été Semraa, dans le système Sautron. Semraa jouissait d'un climat plus disparate selon les continents. Mais les loups choisissaient leurs recrues dans les terres désolés de l'Ouest, la ou la neige est éternelle, ou les animaux sont rares, mais féroces, là ou les montagnes sont dur, meurtrières et ou les forêts de pins sont le refuge de prédateurs chassant d'autres prédateurs. Les anges choisissaient parmi les peuples du nord, dans les grandes forêts de chênes, les monts verts et les lacs aux eaux troubles, la ou les Rois avaient bâtit de puissantes murailles et de hautes forteresses pour ce combattre les uns, les autres. Parfois les hommes de l'Ouest prenaient leurs navires et menaient des raides sur les places côtières des peuples du nord, mais survivre dans les terres gelés étaient déjà un gage de force, d'endurance et de volonté. Entres eux, les clans de l'Ouest n'étaient pas en reste. Des chefs menaient des guerres de territoires contre d'autres chefs, pour la terre, la nourriture, l'orgueil ou la soumission. Ces batailles ont vue naître des chants et des légendes, des sagas et des héros. Mais c'est parmi les oubliés que choisissent les loups des étoiles.

Une légende de l'Ouest, de celles qu'on raconte le soir, au coin du feu, pour effrayer les jeunes, parlent des Draugars. Ils étaient les guerriers abandonnés, oubliés par la mort elle même et qui, après le trépas, revenaient hanter les champs de batailles pour soutenir les clans aux quels ils avaient appartenus. C'est le nom que la compagnie, abandonnée par Grimblood et oubliée de ses frères de Fenris, avait choisis d'arborer. Les Draugars était une compagnie de Space-Wolf aux couleurs des Hellraisers, associé au Chapitre. Ce dernier ressemblait plus à une bande de guerre aujourd'hui, si éloignés des primogénitors qu'ils l'étaient. Les Dark Angels guerroyaient dans l'Imperium Nihulus, en grande partie, tandis que les loups de Leman poursuivaient leur recherche du Père, ou s'efforçaient de reconstruire le Chapitre sur leur monde natal.

Quand Grimnar avait accepté de joindre ce qui restait de ses forces à celles des Hellraisers, les deux parties avaient acceptés, d'un commun accords que les deux Chapitres reste distinct malgré leur couleur commune. Les Hellraisers avaient alors proposés divers noms pour les Loups: Les Hellhounds, les Cerbères… mais le rout avait choisis de porter le nom de ces guerriers non morts, ces créatures féroces animés dans l'après vie par une seule émotion: La rage! Ainsi les Draugars avaient rejoint l'effectif des Hellraisers sous leur propre commandement. Il recrutaient parmi les guerriers de l'Ouest de Semraa qui étaient tombés de façon glorieuse, dans l'honneur, et avec un courage hors du commun. Ivar se souvenait du jour ou il était mort. Le jour de la neige rouge et du souffle de brume. Sans peur il c'était dressé, protégé d'une peau de loup et d'une ceinture de cuir et de bronze, et seul il avait hurlé des défis aux cinquante hommes qui lui faisait face en tenant sa longue épée à deux mains fermement dans ses poings. Il avait dut en tuer dix, au moins, en moulinant sa longue lame au dessus de sa tête, à tel point que l'armée d'en face avait dut reculer et charger une seconde fois avant de le blesser mortellement.

Devant la fenêtre à triple ogive du Instinct bestial, Ival souriait à ce souvenir. Il avait vue sa vie s'échapper en brume épaisse d'entre ses lèvres rougies par le sang, alors que chaque souffle faisait s'enfuir sa chaleur pour la rendre au monde qui l'avait vue naître. Puis il avait vue une large silhouette se pencher sur lui. Sur le moment il croyait que c'était le père des mondes qui était venus le chercher pour l'emporter au Valhala. Et en ce point, peut-être n'avait-il pas eue tord. Le guerrier de Semraa était mort. Et renaissait, dans les montagnes qu'on appelles les canines, un guerrier à l'image des Draugars, plus grand, plus fort, assoiffé de revanche et de bataille: Un Space-Wolf.

Les étoiles semblaient clignoter, dans les ténèbres de l'espace. Certaines s'illuminer comme si elle éclaitaient, avant de s'éteindre définitivement, d'autre filaient et disparaissaient, d'autres encore fonçait au contact de Naïme Prime avant de s'étirer à sa surface en un cyclone de feu qui avait, même d'ici, la taille d'un poing. La bataille pour le système faisait rage. Les serviteurs du Maleficarum en faisait le siège avec à leur tête Mortarion, le honnis. D'une certaine façon tout le rout était frustré de quitter ce champs de bataille. Ils avaient la sensation de honte que dois éprouver le lâche quand il laisse ses frères combattre seul face à l'ennemi. Mais la tâche que le Fils Vengeur leur avait donné était, à elle seul, une justification qui leur permettrait d'avaler cette couleuvre. Grimnar l'avait dit en ces mots, quand il c'était tenu devant Roboute Guilliman: "Nous allons raviver le souvenir de Prospero avec une telle ardeur, que les Thousands Sons ne pourront plus jamais poser le pied sur une planète sans la crainte que nous ne soyons en train d'approcher!"

Il avait ses mots, rudes, sans finesse, mais en cet instant, malgré le poids de cette culpabilité à quitter un champs de bataille ou des frères souffraient, il souriait. Ivar souriait, ses canines apparentes dans sa barbe noire, tressée d'os et de cuir. Il souriait au sort que les morts, les Draugars, allaient jeter sur leurs ennemis jurés.

La pluie tombait en gouttes lourdes et tapait sur l'armure du sorcier. Juché sur une colonne effondrée afin d'avoir une meilleure vision de la zone de reconnaissance dont il était responsable, il dirigeait ses guerriers automates par sa volonté de fer tout en laissant ses pensées divaguer. Nul autre que Malorr n'aurait pu avoir une telle concentration. Malgré sa méditation et son contrôle sur les frères de poussières, il gardait une vigilance certaine sur son environnement. Son esprit était détaché en dizaines de portions et il pouvait voir par les yeux de ses guerriers asservis. En levant les yeux vers le ciel de plomb qui masquait les plus hautes spires il devinait les silhouettes des Helldrakes qui naviguaient au dessus d'eux. Ils ressemblaient à d'immenses prédateurs marins, flottant dans les courants de brumes et de pollution de l'usine de traitement et de conditionnement continental.

Jamais Malorr n'aurait remis en doute le jugement de Magnus. Il aurait péris de sa propre main avant d'avouer une faiblesse à son père. Mais Magnus était conseillé par le pire d'entre eux tous. Ahriman le fourbe, Ahriman le traitre, Ahriman l'effaceur. A la simple pensée de ce nom honnis Malorr avait fermé les poings et chez chacun des guerriers qu'il contrôlait une tension était apparue, fugace mais soudaine et visible chez chacun d'eux. Le sorcier s'obligea à chasser l'image du traitre de son esprit. Ah, si ce fou avait put-être dévoré par les loups lors de l'attaque de Prospero, peut-être ses frères ne seraient-ils pas des esclaves liés à la volonté de certain d'entre eux.

-"Je peux sentir la Haine de notre père à ton égard quand je suis en Sa présence." Dit-il à voix basse a reposant les yeux sur les ruines industrielles. Et maintenant, sous quel impulsion la légion était-elle venue ici, sur cette lune abandonnée alors qu'Abaddon envahissait les mondes frontaliers et que la Death Guard tentait d'affaiblir les forces de réserve. Eux, les plus puissants sorciers de cette galaxie, était ici, à patrouiller sur un astre mort, hanté seulement par les souvenirs de pirates et d'hérétiques qui commerçaient en marge de l'Imperium, à la frontière de Calixis et des étendues. Était-ce la volonté du Roi Ecarlate, ou la félonie de son conseiller qui les avaient perdu ici, loin des batailles que menaient leurs frères, loin de la gloire que Magnus le magnifique aurait dut récolter au seins de la véritable guerre?

-"Patrouille Malorr du Secret de Magnus…" Le vox crachait difficilement les messages des vaisseaux en orbite. La couche de pollution, les métaux lourd en suspension, l'acidité de la pluie et l'étrange résonnance Warp qui recouvrait la lune empêchait toute communication claire!

-"Secret de Magnus, parlez." Ordonna Malorr en posant son coude sur son genoux en avant. Il donna une impulsion mental à l'une de ses escouades pour qu'elle se mette en alerte au coin d'un bâtiment tandis que l'autre empruntait une ruelle afin de la rejoindre.

-"Patrouille Malorr, nous pensons que notre objectif est proche de votre position, mais nos auspex n'arrivent pas à percer correctement les strates de pollution. Il va vous falloir avancer jusqu'au point Lima, Delta, Neuf, Sept. Confirmez Malorr."

Le sorcier tourna son regard vers le point désigné par le Vaisseau en orbite. A quelques kilomètres au Sud/Ouest un batîment de grande taille s'élevait au dessus des autres. Tout autour les ruines, les larges rues et les spires qui s'élevaient au dessus des nuages faisait de cette endroit un parfait piège à con.

-"Affirmatif Secret de Magnus, je confirme: Lima, Delta, Neuf, Sept, à trois kilomètres et deux cent cinquante mètres de ma position, direction Sigma et Oscar. Qu'est ce qu'il y a là-bas, selon vous?"

-"Selon nous vous pourriez y trouver les Chevaliers que  le Mechanicus aurait laissé en veille avant d'abandonner cette endroit."

Le Mechanicus de Mars abandonnant de si précieuses machine ici, en état de marche. Autant imaginer qu'un frère de la Légion décide de se lobotomiser volontairement. Comme pour l'effacement, quelque chose avait dut-être à l'œuvre ici, quelque chose d'assez terrible pour pousser les maîtres de Mars à abandonner leurs précieuses machines de guerre.

-"Résistance possible sur place?" Avait demandé Malorr en poussant ses serviteurs à se rassembler au pied du mur écroulé qu'il surplombait.

-"Les Chevaliers ne semblent pas éveillés. Négatif patrouille Malorr, nous avons juste besoin que vous preniez position pour aider nos auspex à faire le balayage. Une fois que ce sera fait nous pourrons récupérer les machines et les faire bénir par les entités du Warp."

Malorr descendis le tas d'éboulis dans un craquement de briques qui roule. Un coup de tonnerre suivit un éclair blanc qui avait ouvert la nuit à un flash de lumière intense. Un continent industriel entier sans personne pour le garder, mais abandonner par l'Imperium malgré les ressources minérales et militaire importantes qui y restait. Sans compter sur cette "ombre" dans le Warp, comme un voile fin qui avait été posé sur l'âme de la planète pour en préserver quelque terrible secret.

Nous ne sommes pas ici pour les titans ou les chevaliers avait pensé Malorr en rejoignant ses guerriers. Il y a quelque chose, une chose terrible et obscur que cherche Magnus… Lui ou son rejeton honnis.

-"Secret de Magnus, de Patrouille Malorr, nous nous mettons en route. Seront sur l'objectif d'ici douze minutes."

-"Compris Patrouille Malorr, que Tzeench vous guide et vous soutienne."

Tzeench… Qui pouvait bien être l'opérateur, là-haut? Il n'avait pas reconnus la voix. Pour lui les Dieux n'était que des traitres qui jouaient avec des pions sur un échiquier grotesque. Magnus était ce qui se rapprochait le plus d'un Dieu pour Malorr, et Ahriman le pire ange déchu. N'importe quel sorcier qui avait étudier les voix ancienne de Prospero savait que le Warp était les Dieux, et non que ceux-ci en était des habitants indépendants. Quit à croire, autant prier l'élément primordial et non ses créatures. Malorr avait cessé de déverser son mépris pour les croyants, surtout depuis que la délégation du Tyran les avait rejoint avec cet apôtre noire à leur tête, Orgn. Le Word Bearer et ses compagnons ne lui inspirait pas confiance et il lui avait suffit d'effleurer leurs esprits pour mesurer les degrés d'ambitions différents et les objectifs si éloignés les uns des autres qu'ils en étaient parfois opposés.

Mais n'était-ce pas la norme, depuis que les légions avaient explosés? Les légions… Pas la sienne. Les Thousand sons n'étaient pas réduit à des bandes de guerre disparates, comme les Emperor Children, ou pire, les World's Eaters. Nous sommes réduit à une poignée d'esclavagistes manipulant des automates sans âmes pensa-t-il en sentant sa haine d'Ahriman se raviver. Il devait garder sa colère en lui, il pourrait toujours la déverser si le mal qui avait infecter cette planète venait finalement à se révéler.

++Un Dieu, il y a bien un Dieu ici, et ton père est venus pour le libérer++

Malorr c'était retourné, imité par tous ses frères guerriers dans un mouvement mimétique. La voix… la puissance de l'entité qui avait violé son esprit était phénoménal. Il faudrait une assemblée de psykers pour arriver à percer les défenses que Malorr avait mise en place pour empêcher toute intrusion non désirée. Pourtant celui qui venait de s'adresser à lui l'avait fait sans la moindre difficulté. Le sorcier referma ses défenses et les renforça à l'aide d'un mantra ancien. Il avait une mission à accomplir pour le moment.

Magnus cherche à éveiller un Dieu? Cette question, cette pensée ne l'avait plus quitter jusqu'à ce qu'il arrive sur l'objectif…

Nul n'aurais pu deviner, pas même les étrangers malgré leurs auspex, leurs visions différentes, leurs dons psychiques...
Même lorsque l'orage avait fait éclater le ciel dans une claire fureur et que sa silhouette c'était déssinée, pendant une courte seconde, au sommet d'une dune de débris et de métal tordu, ils n'auraient pu le deviner.

Atestaln laissait ronronner le moteur de sa moto. Elle vibrait, grondait doucement, comme un prédateur à l'affut prêt à bondir. La pluie était chaude, parfumée de produits chimiques et tapait comme si elle pouvait tuer. Le ciel était hanté par les silhouettes de machines-démons immondes, et les ruines industrielles étaient parcourus d'ombres aux larges épaules et aux armures sophistiqués. Des sans âmes, avait finalement jugé le Chacal Alphus en relevant la lunette de son fusil pour pointer vers un autre endroit. Mais pas ceux là. Eux ils contrôlent. Les étrangers, les hérétiques ignorants avançaient dans les ombres, leurs armes grossières dressées devant eux.
Là-bas, à l'angle écroulé d'un bâtiment il y avait des phares, les éclairages de larges véhicules à chenilles, ou bien les yeux de Chevaliers, luisant dans les ténèbres de la tempête comme animés d'une rage propre. Une armée immenses, des centaines de porteurs du mensonge, des esclavagistes à l'allure de princes antiques.

Malgré la pluie Atestaln n'avait aucun mal à suivre leurs mouvements. Son fusil était Le don d'outre-monde une arme parfaite aux mécanismes étranges dont certaines parties de métal ce mêlaient à d'autre, organiques. Il avait réglé la lunette afin de détecter leurs "mouvements" après s'être apperçus que la plus part d'entre eux n'émettaient pas de chaleur. Sorcellerie avait-il jugé quand il avait compris que même les armures n'étaient pas meus par les moteurs que les soldats portaient en paquetages dans leurs dos. Seul celui des vivants émettaient une forte chaleur.

Les étrangers avaient envahis leur lune, en silence, dans une pluie de feu, comme un milliers de météores s'écrasant sur leur monde-temple. Atestaln n'aimait pas ça. Il n'était pas un fanatique du prieuré de Nagas. Bien sur, son esprit avait été touchée par la vérité primordiale, son âme embrassée par le doux baisé libérateur du Patriarche. Il avait ouvert les yeux sur les mensonges de l'Imperium, sur le culte de l'illusion et de l'emprisonnement. Un jour Nagas descendrait, et alors, dans une union parfaite Atestaln serait libéré et du mensonge, et de la chair, dans une union parfaite avec le seul Dieu véritable. Le grand dévoreur qui apportait la sagesse et la connaissance à ceux qui ouvraient leurs esprits à ses quatre bras.

Mais eux, les marcheurs aux casques surmontés d'une arche symbolique, eux, il étaient tous que le motard haïssait. Ils étaient la personnification de l'enchainement, de l'esclavagisme, de la soumission du corps, de l'esprit et même de l'âme. Atestaln n'était pas un fanatique. Il était un voyageur, un explorateur, un guerrier, un prédateur, aux grès de ses envies. Il avait trouvé, au sein du prieuré, le sens véritable du mot liberté.

-"Alphus, un détachement approche de la cible. Ils risquent d'y découvrir ce que nous y cachons."

Atestaln n'avait pas répondu, il avait simplement tourné son fusil dans la direction indiquée et avait regardé à travers la lunette. Avec une agilité dut à l'habitude il avait effectué quelques réglages de la bague et avait enfin trouvé ce qu'il cherchait.

-"Je les voies! On ne risque rien, l'ombre nous préserve de leur curiosité malsaine."

-"On détecte un vaisseau en orbite, Alphus, il se met en position au dessus du site…"

Atestaln n'avait pas écouté le reste. L'équipe au sol allait guider un balayage auspex. En réduisant peu à peu la zone de recherche, ils finiraient par trouver ce dont ils ne devaient pas avoir connaissance. Ils cherchaient certainement les machines laissés ici par les anciens propriétaires de cette lune, mais ce n'est pas ce qu'ils trouveraient.

-"S'ils tombent dessus…" avait continué la voix dans son oreillette, "ils risquent de boulverser l'équilibre! Illianna veut que nous…"

-"Je me moque de ce que veut Illianna!" avait brutalement coupé le Chacal en appuyant sur le collier émetteur qu'il portait serré autour du cou. "Elle n'est pas MA maitresse."

-"Pardonne moi Atestaln, ce n'est pas ce que je voulais dire."

-" Seul le vent, et ma faim sont mes maîtres, seul Nagas est mon Divin. Je vais au grés de mes envies tant que je ne l'aurait pas rencontré!" avait continué le Chacal Alphus. Pourtant, au plus profond de lui, intimement, il savait ce qui devait être fait. Si les étrangers découvraient ce qui étaient cachés ici alors tout le prieuré serait en danger. Sans le Prieuré il n'y aurait nul liberté à espérer, pas même dans la mort.

-"A la meute, mettez vous en route, nous allons harceler le troupeau. Ignacius, libère Le, lui et Ses enfants, que le Béni assouvisse son désir."

-"Bien Atestaln." avait répondu l'opérateur. Atestaln y avait discerné, non sans une certaine joie malsaine, la peur qui avait suinté dans la réponse qu'il venait de recevoir. IL faisait peur, le bénis, IL était craint même par les générations les plus purs. IL avait attendu trop longtemps pour assouvir sa soif de sang et de carnage, et Ses enfants allaient avoir l'honneur de l'accompagner. Atestaln souriait. Un nouvel éclair avait fissuré le ciel et les ténèbres, et autour de la silhouette du Chacal Alphus se découpaient les silhouettes de sa meute qui l'avait rejoins.

-"Allons chasser, Chacals, dans la tempête je suis le Rôdeur de l'Ombre et ils vont apprendre à craindre la nuit."

Les moteurs répondirent à l'unisson, comme un cris de ralliement et de colère, tandis que la meute descendaient vers le champs de bataille.

Il avait soulevé le cadavre du bout du pied. Malorr n'avait jamais vue de tels êtres avant. Il avait entendu parlé des Tyranides, mais la longue guerre avait, jusqu'alors, accaparé toute son attention. Pourtant ceux là n'avait en rien les caractéristiques des créatures xénos décrites par leurs cousins de la XIIIéme Légion. Quel était donc le mal qui avait élu domicile sur cette lune? De partout sur le continent industriel des rapports faisaient état d'attaques similaires, parfois par des troupes de l'astra Militarum, dépenaillés, comme des déserteurs ou des compagnies abandonnées, parfois par des armées de xénos humanoïdes.

Malgré la pluie l'incendie qui dévorait les véhicules: chars, camion ou le buggy ne c'était pas éteint. Un laser minier y avait été installé, et là-bas, le véhicule lourd qui avait déchiqueté ses hommes, c'était camion servant à concasser la roche, un rockgrinder. L'armée impériale basée ici avait fait alliance avec les mineurs. Les deux camps combattaient comme un seul et avait utilisé des méthodes de guérilla plus adapté à une force en sous-nombre qu'en une véritable armée. Ce n'est pas une armée avait finalement statué Malorr. Un peuple à soumettre, comme au temps de la grande croisade. Cette idée avait fait sourire le sorcier, et ce sourire c'était aussitôt éteint alors qu'il portait son regard sur Arhiman. Le sorcier donnait des ordres aux troupes sur place. Les auspex avaient décelés quelques chose sous la place, des sous-terrain et une large caverne qui n'aurait pas dut se trouver là. Le fils préféré de Magnus géré la logistique pour atteindre cette poche sous-terraine, une parmi beaucoup d'autres décelés sur le continent.

Arhiman était intervenus, sur son champs de bataille, il lui avait volé la gloire d'une victoire. Malorr n'aurait jamais été blessé par de tels préoccupations, si ce n'est qu'il devinait que le sorcier suprême n'avait jamais été loin. Peut-être ce dernier soupçonnait-il la haine viscéral de Malorr à son encontre.  En le privant ainsi de sa victoire il lui retirait aussi de la légitimité dans les conseils futur tout en s'accaparant de plus de présence pour lui même. Ainsi Arhiman évinçait un adversaire, fusse-t-il aussi humble que Malorr. Humble, peut-être mais qu'est ce que craint Ahriman alors? A moins qu'il n'est vue quelque chose dans les toiles du destin qui l'effraie?

-"Malorr de Secret de Magnus, nous avons les informations que vous avez demandé."

Malorr sortie de ses pensées en s'appercevant qu'Ahriman avait, lui aussi, le regard tourné dans sa direction. Plongé dans l'écoute le sorcier avait porté une main a son casque et son attention c'était retourné sur le cadavre à trois bras de la chose à moitié explosé à ses pieds.

-"Secret de Magnus, ici Malorr, transmettez!"

-"Mortarion et ses fils ont été repoussés. Ils n'ont pas pu prendre Naïme Prime. Nous avons détecté une force importante en provenance du système qui se dirige droit sur nous. Là-bas la Death Guard à perdu l'avantage et se retrouve à défendre ses positions dans l'espace. La flotte pestilente pourrait bien perdre le système."

-"Reçus! Et qu'en est-il du Fléau?"

-"Abaddon lutte à arme égal avec le fils ressuscité. Pour le moment c'est un statut quo, mais la Black Légion à toujours le pied sur Sumon. Ils prennent du retard, et nous, trop d'avance sur le plan."

Le plan… en vérité, qui que soir l'opérateur sur le Secret de Magnus il n'avait certainement aucune idée des plan de Magnus. Le Roi écarlate avait gardé pour lui ses intentions, refusant même son soutien à Abaddon. Quant à Mortarion, sa fierté devait en avoir pris un coup, mais il ne demanderait jamais l'aide de son frères et, certainement, justifierait une possible retraite par un soutien au Fléau sur un front enlisé.
La situation n'était pas confortable et il faudrait faire un choix important pour la suite.

-"Nous y sommes!" avait hurlé un des cultistes qui dirigeait les esclaves pour ouvrir la place en deux et révélé la salle que les Xénos avaient voulu protéger. Malorr c'était avancé, curieux de comprendre l'importance de ces sites qui étaient parsemé sous toute la surface du continent. Arhiman y était arrivé le premier et d'un geste il avait calmé les ardeur du sorcier.

Un temple avait finalement découvert Malorr. Un temple dédié à une divinité horrible, une divinité qui avait offert la connaissance à ses disciples mais qui réclamait leur sacrifice en contrepartie. Une divinité Xénos, une divinité mortelle, avait finalement jugé le sorcier en parcourant la longue salle. Pourtant il manquait encore des éléments, la créature symbolisée ici ne semblait être que le réceptacle de leur Dieu, Nagas. Ce Patriarch aurait donné naissance à tous les autres en leur offrant une flamme qui, sur les dessins, touchait l'esprit des élus choisis. De générations en générations les fils de ce culte avançaient vers une forme de plus en plus pur, selon leurs termes, bien que Malorr les trouve, lui, de plus en plus hideux, jusqu'à ce qu'ils ne ressemblent plus qu'a des Xénos, la forme la plus révérée parmi les membres de cette secte.

Tout les temples avaient été batis autour d'une idole, juchée sur un piédestal qui était loin d'être anodin. Chaque piédestal était le noyau de remise en route des industries et des forces de défense du continent. L'idole, elle même, était une forme Xénos plus évoluée que toutes les autres, elle faisait plus de six mètres de haut et tenait enfermée, entre ses bras, une chose qu'il était difficile de discerner. Prisonnier des bras et de la langue du Patriarch se tenait une forme humanoïde à la silhouette floue, comme si le sculpteur avait tenté de représenté un homme d'après le souvenir d'un rêve presque totalement effacé.

-"Qu'est ce que c'est?" avait demandé Malorr à voix haute en posant ses doigts, gantés de céramite, sur la statue.

-"Ce que nous sommes venus chercher!" avait répondu la voix grondante d'Arhiman, surprenant Malorr dans ses réflexions. Nul autre n'aurait pu le prendre à défaut comme il venait de le faire. Et Malorr éprouvait, malgré lui, le plaisir qu'avait eue le Sorcier suprême à lui jouer ce tour. Nul autre, sauf peut-être l'entité qu'il avait senti en arrivant à la surface de la lune.

-"Ou plutôt, ce que nous sommes venus libérer!" avait terminé Arhiman en levant les yeux sur la statue, comme si lui, contrairement aux autres, était capable de voir clairement ce que représentait la forme floue emprisonnée par le Patriarch.

Orgn regrettait l'absence du Roi borgne. Bien sur, Lorgar était son propre père, mais la présence d'un Primarch, surtout lorsqu'il était bénie par les Dieux, comblait toujours un vide que l'âme elle même ne pouvait compenser. Après avoir rencontrer l'un d'eux on prenait soudain conscience du vide qu'il y avait eue avant. Du temps des débuts de la grande croisade les Légionnaires cherchaient leur père avec avidité, sans même savoir a quel point ils en avaient besoin. Comme si leur esprit avait été un simple fragment de cette parfaite entité. Ce que Magnus était devenu… Ce que Magnus était devenu… Orgn observait le trône vide ou aurait du siéger le Roi écarlate. Il n'écoutait même plus ce qu'Arhiman expliquait sur la situation qui occupait cette large croisade menée par Abaddon. En vérité l'apôtre noir avait suivis, quasiment en temps réel, les évènements qui avait mené à cet instant précis. Il avait prié Agarès le Vertueux à de nombreuses reprises afin que le père les aide et les guides. Etrangement il avait le sentiment que le fils de Nurgle était bien plus présent ces derniers temps, mais moins actif, comme occupé à une tâche particulière. Agarès devait soutenir le Tyran, de l'autre côté de la gueule, afin que les deux forces se rassemblent et partent libéré l'Empereur de son trône, une ultime fois.


Orgn sortie de ses pensées. Le Colysée était rempli de Thousand sons, les estrades montaient haut, à tel point que les derniers sorciers visibles ne l'étaient que par le rétroéclairage de leurs casques. Une brume violette et bleutée s'enroulait comme un typhon, masquant les peintures du plafond en ogive et semblait caresser l'esprit de chaque marine présent. Des braséros étaient la seule source de lumière et diffusaient d'autres volutes de fumées au senteurs opiacées. Orgn avait du mal à se concentrer. Il avait noté la présence de Malorr dans les estrades les plus reculées alors qu'Arhiman terminait le briefing. Etrangement les hérauts du Tyran avait une place privilégiée. Mais Orgn commençait à comprendre que malgré cette marque honorifique elle n'était en fait qu'une manœuvre politique afin que lui et ses compagnons ne posent pas plus de questions sur les objectifs obscurs de la légion. D'ailleurs Arhiman expliquait, en se tournant qu'ils avaient le choix, Abaddon et Mortarion avaient tout deux besoins d'effectifs supplémentaire, ici, les Thousand Sons de Magnus s'en sortiraient parfaitement. Une invitation tacite à partir. Orgn avait croisé les bras sans répondre.


La baie d'observation était baignée par l'obscurité et le calme. La verrière s'élevait haute et donnait l'espace en spectacle. Une partie de la Lune en état de siège était visible dans le coin droit. Le continent industriel était plongé dans le noir. Les Thousand sons avaient découvert les centres de réanimation des forges de traitement et des défenses orbitales, en partie grâce à Malorr, même si Arhiman s'en était accaparé tout le mérite. Ces lieux avaient été transformés en temples par les autochtones étranges qui peuplaient cette partie de l'astre. Les Thousand Sons semblaient en être satisfait ayant découvert des signes de ce qu'ils étaient venus chercher, un être, une entité à libérer, une arme que le prieuré de Nagas protégeait et gardait enfermé. Pour autant Orgn n'appréciait pas la condescendance de la XVéme. Il n'aimait pas les secrets qu'ils gardaient pour eux, préservant jalousement la connaissance qu'ils s'accaparait et dont les ramifications remontait à bien avant cette campagne. Il était peut-être temps, pour Orgn de s'affranchir du Tyran. Si père Agarès avait choisis ce seigneur de guerre pour mener sa croisade vertueuse, Orgn était certain que le Tyran n'avait pas la moindre idée du projet de la divinité. Peut-être alors, Orgn devrait-il prendre les devants et faire les meilleurs choix pour la force détachée ici, à savoir, abandonner le Tyran et mener la croisade vertueuse.


-"Nous avons un choix à faire, mes frères." avait débuté Orgn en se tournant enfin vers les généraux qui étaient avec lui sur la passerelle.

-"Khorne! Si nous restons ici je vais tuer l'un de vous" avait grondé Kalorian en serrant les poings. "Cette bataillette est indigne de ma légion et d'Angron! J'ai honte! On affronte quelques stupides mineurs corrompus par un mal Xénos pendant qu'Abaddon affronte Guilliman et ses légions. Notre force serait capable de faire pencher la balance en faveur du Fléau."

Ishtar ponctua la diatribe de Kalorian d'un rire précieux. Pour autant s'il se moquait du World Eater il n'en partageait pas moins l'avis. Une guérilla n'était pas l'idée qu'il se faisait de la gloire que pouvait amassé un capitaine du Tyran. Ce dernier n'aurait certainement pas perdu son temps sur cette lune abandonnée à chercher des reliques d'un autre âge alors que la guerre hurlait dans le système voisin.

-"Tu partage son avis." avait justement souligné Malorr d'un geste dédaigneux. "Et pourquoi, alors, ne pas rejoindre l'autre flanc et soutenir la Death Guard. Mortarion à encore plus besoin de nous."

Orgn devinait la manigance du Thousand Sons, il essayait de mettre les deux capitaines face à leur erreur de jugement. Si Kalorian pouvait tomber dans le piège, encore que le World Eater n'était pas aussi stupide que les autres le pensaient, Ishtar lui, ne se laisserait pas prendre.

-"Le temps que nous arrivions jusqu'au front la guerre aura peut-être tournée, Abaddon aura avancé ou bien se retrouvera-t-il, comme Mortarion, à offrir une ultime bataille dans l'espace." Orgn avait envisagé toutes les solutions. L'apôtre noir avait envisagé de nombreuses possibilités, il avait prié Agarès, mais celui-ci ne répondait plus.


-"Si Mortarion est repoussé il va devoir garder ses positions, et s'il décide de rejoindre le front il entrainera les forces du Flanc droit avec lui dans une bataille ou les forces se tiennent tête à part égal." Orgn tournait autour des capitaines. Pourquoi Agarès l'avait abandonné? Il priait mais il ne sentait plus le regard bienveillant du père vertueux sur lui, pas plus que son inspiration pestilencielle.

-"Alors quoi?" avait craché Kalorian dans un geste large et brutal. "On continue a chasser du sauvage et à dépoussiérer des archéotechnologie?"

-"Savoir ancestral, puissance du Warp, arme divine." avait patiemment corrigé Malorr.

-"Va en parler à Arhiman, tu n'es pas même capable de gagner une bataille contre trois membres de gang de ruche sans son aide."

-"Il suffit Kalorian!" avait hurlé Malorr en tendant le bras dans sa direction, les doigts crochetés comme pour lancer une sort.

-"Ou alors quoi?" avait rétorqué le World Eater en décrochant sa hache tronçonneuse de sa hanche.

-"Du calme! Mes frères, nous servons les intérêts du Tyran, il nous faut prendre la meilleure décision pour lui, il nous à choisis pour nos personnalités différentes, c'est ainsi que nous seront le plus efficace."

Ishtar avait rétablis un semblant de calme, et Orgn restait surpris du pragmatisme de l'Emperor Children. Pour autant l'apôtre devinait une manœuvre politique derrière cette intervention, Ishtar aurait plutôt jeté de l'huile sur le feu en temps normal, mais pas là.

-"On se mêle des affaires des Thousand sons, ou on rejoins Abaddon pour une guerre sans précédent?" avait finalement demandé Orgn en s'adressant aux étoiles et en espérant qu'Agarès lui souffle une réponse adéquat.

CHOIX 1: Continué la campagne en cours malgré les tensions

CHOIX 2: Rejoindre Abaddon pour enfoncer les lignes de Guilliman.

Les capitaines avaient finalement statué. Orgn et ses capitaines avaient rejoins les points cibles sous la direction de la XVéme. Magnus avait décidé sur les conseils d'Arhiman les Thousand Sons allaient renforcer leur position. Lorsque la flotte impérial passerait les limites du système les vaisseaux des fils du Roi écarlate feindraient la désorganisation évitant les affrontements en dehors des quelques escarmouches nécessaires. Une fois en orbite la flotte impériale prendrait de plein fouet le feu des défenses orbitales, les empêchant de prendre pied là ou les milliers de fils se serait retranché. Ainsi l'initiative resterait à la XVéme. Les Thousand sons continueraient leur avancer en piégeant les esclaves du Dieu cadavre entre les xénos et leur propre fureur.

Septiris avait bien remis en cause cette stratégie, trop de facteurs remettaient en cause le bon déroulement du plan. Les niveaux énergétiques des emplacements de canons orbitaux, l'idée que la flotte impériale tombe dans le piège, le temps perdu pour l'accomplissement de leur mission… trop de facteurs imprévisibles, trop de liens tissés par le destin qui n'avait encore aucun aboutissement écris. Un seul était assez clair pour ne pas être ignoré: les fils du démon borgne allait devoir payer le prix du sacrifice pour réussir à  mettre en place une défense capable de stopper la ligne impériale en approche. Et, d'une certaine manière, Septiris en rejetait la faute sur la Death Guard. Si les fils de Mortarion avaient tenus leur position, comme ils devaient le faire, cette contre attaque n'aurait pas été possible.

-"Nous sommes prêt, Mon Seigneur!" Le cultiste c'était courbé en deux devant le Space Marine hérétique. Septiris avait posé une main paternelle sur le crâne suturé de l'homme, comme un maître flattant son chien. La réponse se suffisait à elle même. Les équipes étaient dans les temps et les Thousand Sons se préparaient à faire face à tous ce que le Culte de Mars avait pu préparer pour défendre leurs installations. Il était évident que les Xénos qui peuplaient la lune abandonnée en avait connaissance et que c'était pour cette raison qu'ils n'avait pas rallumer les installations. Au centre du temple un hérétek terminait les incantations qui permettrait de souiller les esprits de la machine afin qu'elle réponde le plus favorablement possible à leur nouveau maître. Lentement des tentacules de chair pourrie remontaient le long du pilier de charge. Elle s'entremêlait et enserré la colonne comme une plante grimpante de viande avariée.

-"Ranimez les forges!" ordonna Septiris, à la fois impatient et inquiet. L'ingénieur du mechanicum noir s'inclina humblement avant de baisser les leviers de remise en route en crachant un code binaire corrompus. Le Thousand sons sentie une lourde vibration envahir la pièce transformée en temple maudit. Les lumières de la pièce s'allumèrent, rouges, vives et tournant au son d'une alarme grondante. Des jets de vapeurs furent cracher et un tremblement de terre ébranla toute la structure. Des débris de poussière se détachèrent du plafond et les cultistes présents durent se tenir aux rambardes pour ne pas tomber. Ils levaient des yeux angoissés vers le plafond comme si celui-ci allait s'écrouler sur eux. Les ventilateurs se mirent à tourner dans un grincement horrible, de plus en plus vite aspirant les vapeurs toxiques et les fumées de pollution.

Le continent entier s'éclairait, zone par zone, les industries se remettant en route, les ventilateurs industrielles purgeant la pollution stagnante depuis des dizaines d'années, peut-être des siècles. Les machineries se remirent en route dans des hurlements de douleur. Les fonderies se remirent en route chauffant les mineraient pour les remettre en fusion et les cuves géantes, de plusieurs tonnes, soutenus par des chaines aux maillons de la taille d'un camion, se remirent à déverser leur contenu. Les cheminée se remirent à cracher d'épaisses fumée vers le ciel et, sur les tours des bâtiments les canons se mirent à tourner sur leur fût, dirigeant leur canons vers le ciel en brisant les croutes de rouilles qui les recouvraient depuis la chute de leurs anciens maîtres.

Septiris avait retenu son souffle jusqu'à ce que les alarmes s'éteignent et que les lumiglobes encore en état se mettent à éclairer le temple.

-"L'esprit de la machine est relancée, mais le virus warp va mettre du temps à s'installer, toutes les data vont être corrompus, les installations et les machines vont lutter, mais c'est peine perdue, c'est une question de temps pour que nous soyons maitres du continent."

Le Thousand sons ne put s'empêcher de sourire, ignorant l'hérétek qui, de toute façon n'éprouvait plus la moindre émotion depuis bien longtemps. Il pris les couloirs menant vers les rues extérieurs. Les ruines des forges de traitements avaient repris une forme de vie, les longues allées peuplés de débris et de carcasses de véhicules abandonnées étaient de nouveau éclairés par les lampadaires à l'éclairage jaune sale, pour ceux qui fonctionnaient encore. D'autres légionnaires avaient rejoins les rues, beaucoup d'entre eux s'occupait de la reconnaissance afin de faire remonter les informations sur les zones suffisamment éclairés, les forges capables de produire pour l'effort de guerre, ou l'énumération des canons orbitaux encore en état de marche. Secondes après seconde les rapports provenaient de partout sur le continent. Puis le hurlement se fit entendre. Un appelle au combat résonant dans le ciel, envahissant le continent, un barrissement poussé par des milliers de cornes. Puis le sol se mit à trembler. Septiris avait pris son bolter en main commandant mentalement à ses escouades de prendre position. A son côté Kalorian, en armure mais tête nue, souriait en faisant vrombir sa hache tronçonneuse.

-"L'apelle de la guerre!" avait-t-il crier pour que sa voix fut entendu par dessus le vacarme des cornes répondant les unes aux autres à travers toute la cité industrielle. "Les Machines s'éveillent et elles ont soif de vengeance!"

-"Et elles ne seront pas les seuls" avait murmuré Septiris alors qu'il sentait ls vibrations d'un sol malmené par les pas lourds de géants de fer se mettant en marche.

Illianna restait immobile. Le visage levé vers la voute en ogive de la cathédrale impériale. Le lieux de culte était une ruine dont seule la chair était restée intacte. Toute la façade principale c'était effondrée offrant les entrailles du lieu saint aux éléments. Des bloc de ferrobéton avaient écrasés les bancs de bois, la poussière avait recouvert le sanctuaire au point que l'endroit n'était qu'en teintes de noir et blanc, jouant sur des nuances de gris. De vieux livres avaient pourries ici laissant échappés leurs feuilles quatre vents. Des plantes avaient repris leurs droits, éclatant le sol marbré, ou envahissant l'allée depuis l'extérieur. En fait de plantes, c'était des formes de vie résistantes, immuable, qui avait survécus à la pollution intense, pauvres lierre marron recouvert de cette poussière grise éternelle au point que chaque liane semblait avoir été sculptée avec la structure. Une brume blanchâtre terminait de recouvrir les dalles, se mouvant doucement, s'étirant vers l'extérieur comme si l'édifice vomissait l'air toxique qu'on l'obligeait à ingérer.

Elle avait les yeux fermés et les bras ouvert, en croix, le visage levé vers le plafond. D'aucun aurait pu la croire en train de prier, l'âme dans les ténèbres du recueillement, mais en vérité elle observait bien mieux que ce que la nuit des forges de traitement le permettait. Elle regardait les couleurs chaudes, ocres et sang d'un monde éloigné ou la guerre venait subitement de cesser, pour le plus grand étonnement du camps qui croyait avoir perdu. L'esprit d'Illianna revint dans son corps. Elle était svelte, grande et mince. Elle avait la grâce de cette danseuse qu'elle avait été autrefois sur un monde différent de celui-ci. Son visage était fin, aux traits effacés, aux yeux intenses et brillants, aux lèvres charnues invitant au baisé et à la sensualité. Son maquillage était sophistiqué comme si une aristocrate c'était perdue sur les chemins de l'apocalypse. Des traits noirs soulignaient son regard au pupilles vertes, un rouge à lèvre bleuté mettait en valeur sa bouche parfaite rappelant la teinte de ses cheveux qu'elle avait rasé comme une militaire. Un diadème très fin auréolait son crâne et tombait en diamants sur son front mettant e valeur la fine arête qui se dessinait sous sa peau pâle. Il arrive!

Illianna avait ouvert les yeux, et avait baissé le bras. Elle avait repris son bâton de force qui reposait contre une ancienne colonne soutenant le plafond, une des rares encore intacte. D'une allure féline elle avait traversé les ruines de la cathédrale, en aucun cas gênée par ses hauts talons. Sa veste évasée ondulant autour d'elle à chaque pas franc qu'elle faisait pour atteindre le monticule de débris qui formait maintenant l'entrée du lieu de culte. Elle n'eut pas à attendre. Le tremblement se fit sentir, comme si la terre frissonnait, immédiatement suivit par le bruit des chenilles qui écrasent le férrobéton et le malmène. Une chiméra tournait à l'angle d'une rue, son multilaser pivotant dans un bruit de métal pour couvrir les angles des rues abandonnées, uniquement envahies par les plantes malades, les épaves de véhicules oubliés et les cadavres des bâtiments qui s'effritaient, dégueulant leur façades dans les avenues courants autour de la cathédrales. La chimère avançait au pas dans la directions de la Magus. Le véhicule de transport blindé était suivit par d'autres, et par des chars de type Leman Russ. Le convoi s'installait sur la place. Les VAB libérait les hommes de leurs ventres et les escouades se mettaient en place, couvrant les ruelles ou installant des armes lourdes pour protéger les artères les plus vastes. Certains déchargeaient des sac de sables pour en faire des barricades là ou les débris ne suffisaient pas, ou ils déplaçaient les épaves pour en faire des positions retranchés. La Chimère de tête venait de s'arrêter devant la cathédrale et les Leman Russ c'étaient positionnés en état d'alerte, leurs canons prêt à faire feu sur la première menace que ne pourrait pas gérer les soldats au sol. Le Commander Kalaghan avait sauté de la trappe, sur la chenille de son véhicule de commandement, puis jusqu'au sol. Il avait lissé son uniforme impeccable, arrangé sa longue veste de cuir noir et remis sa casquette sur son crâne avant de venir rejoindre Illianna. Il avait gravis le monticule de briques avec moins d'adresse que la Magus, et avait finalement posé un genoux en terre devant elle, casquette sous le bras, tête baissée en signe de soumission. Illianna lui avait intimé de se relever en guidant son menton de son index avec un douceur très féminine. Elle pouvait sentir le désir étreindre le cœur du Commander, et même sans ses dons, le regard de l'homme brulait d'une passion charnelle quand il détaillait le corps de la maitresse du Prieuré.

-"Nous sommes installés sur Sirap, prêt à nous révéler." Indiqua Kalaghan en se relevant. "Le monde forteresse ne sera pas une proie facile mais nous avons corrompu toutes ses administrations et nos hommes ont déjà influencés une bonne partie des troupes régimentaires et des forces de défenses planétaire sur place."


Illianna ne répondit que par un sourire, ce qui ne fit qu'accentuer les sentiments de l'homme pour la Magus. Il n'avait pas pu retenir son geste et avait avancé la main pour prendre celle d'Illianna, mais elle avait anticipé et c'était avancé vers la place en descendant les gravas d'un pas leste que les talons de ses bottes ne semblait pas géner plus que si elle c'était trouvée sur un sol intact.

-"Les nouvelles sont préoccupantes, Commander." Avait-elle finalement laché tout en affichant un sourire carnassier. Elle savait que son rôle, dévolu par le Patriarch n'avait jamais été que celui de la diplomatie, de l'espionnage et de la corruption à grande échelle, mais en vérité... en vérité elle pouvait ressentir l'excitation du carnage à venir. Elle était bien plus troublée par les immenses machines de métal pesant plusieurs centaines de tonnes, que par les attentions de l'homme derrière elle. Elle savait que son rôle allait changer, et elle était prête à se débarrasser de son vieux costume comme on se débarrasse d'une mue devenue irritante. Le sang: l'essence de la vie, la violence: celle qui offre la suprématie sur la proie, la traque, la guerre, elle était née pour dominer le monde autour d'elle. Elle caressait, du bout des ongles, la carapace d'adamantium d'un chars de façon sensuelle, comme si elle avait flatté le flanc d'un monstre soumis. Elle pouvait sentir le moteur faire vibrer l'immense machine, comme un coeur ou un souffle de vie. Elle avait le regard tourné vers le canon du véhicule, symbole d'une force de destruction que rien ne pourrait stopper. Le monde allait brûler. Maintenant!

Comme en réponse à ses pensée des alarmes se mirent à hurler. Le sol se mit à trembler. Kalaghan avait tiré son pistolet et, comme tous les hommes autour, il avait levé son regard vers le ciel, comme si on allait les bombarder. Les escouades de compagnie se mirent en branle, fusils à l'épaules, les armes lourdes étaient armés et on en tirait les culasses pour éviter l'enraillement, les premiers ordres étaient criés, les armes secondaires des chars se reposionnées. Seule Illianna n'était pas inquiète. Les bruits de frottement de métal, de rouille qui se décrochent et de grincements d'une machinerie trop vieille couvrit les alarmes en même temps que les éclairages citadins se mettaient à clignoter. Ils diffusaient la lueur jaunâtre des lumiglobes dans la brûme qui se mettaient à se mouvoir comme un être vivant, aspirée par les systèmes de purifications remis en marche.

-"Ils ont relancés les forges!" souffla Kalaghan, citant l'évidence. "Ils sont fous!"

-"Ils sont déterminés" corrigea Illianna en croisant le regard de l'homme pour la première fois. Son sourire était froid, mais il n'en était que plus désirable pour le Commander. "Ils savent quelque chose que nous ignorons et ils se préparent à relancer les fonderies, mais plus encore, ils ont besoin des systèmes de défenses orbitals. Nous ne sommes plus leur unique ennemis."

Kalaghan avait hoché la tête, mais incapable de ranger son arme, il avait gardé le pistolet au poing, son regard fouillant les environs à la recherche de menaces possibles.

-"Ils ne doivent pas avoir pris en compte les sytèmes de défenses des installations, ou bien c'est l'orgueil qui creuse leur tombe."

-"Ils savent." avait rétorqué la Magus en suivant la ligne anguleuse du char du bout de ses doigts, elle se dirigeait vers l'autre côté de la place, cherchant quelque chose de cacher, là-bas au loin, traquant de son esprit l'objet de son attention. "Mais ils sont prêt à y faire face. En revanche ils ne s'attendent pas à nous voir. Préparez vous, branchez vous sur les systèmes de défenses et adaptez vous à leurs consignes afin que nous soyons un soutien éfficace, nous allons aider ce monde à ce défendre."

Kalaghan allait répondre, mais le silence l'avait coupé. Il c'était installé brutalement, toutes les alarmes c'étaient tuent. Pendant quelques minutes il n'y avait eue que le ronronnement grinçant des systèmes de purification. Puis les cornes de guerre avaient rugient. Elles se répondaient, indiquant à travers tout le continent que les monstres de métal c'étaient éveillés pour jouer leur rôle.

-"Ils arrivent!" avait murmuré le Commander dans un souffle teinté de respect.

-"Nous aussi!" avait répondu Illianna en se tournant vers le monticule qui formait l'entrée de la cathédrale. En haut de la bute les fils de l'élu c'étaient avancés. Kalaghan les avaient apperçus quelques secondes après mais avait rapidement détourné les yeux de ces monstruausités. Elles l'effrayaient, et c'était bien là leur rôle, magnifique, noble, entier, seulement tourné vers la terreur et le massacre.

-"Préparez vous, nous devons prendre les devants, affaiblir l'ennemi avant la grande guerre qui arrive. Gardez vos hommes cachés sur Sirap jusqu'à nouvel ordre." Illianna quittait déjà le commander pour rejoindre les abérrations. La guerre, le jeu de proie et de prédateur allait débuter. Le sol se mettait à trembler à nouveau sous le pas d'armes de guerres à la puissance inégalable sur cette lune.

-"Mais... Nous sommes prêt" avait criait Kalaghan à l'adresse de la Magus pour qu'elle puisse l'entendre, incapable de comprendre qu'elle avait lu cette phrase dans son esprit avant même qu'elle soit prononcée. Elle répondit directement, sans prononcer un mot.

++ Vous ne l'êtes pas, non! Les esclaves de poussières se préparent à faire face à un adversaire venu du ciel, mais il arrive autre chose, depuis l'autre côté de la Gueule, une vaste armée déjà en guerre, une armée térrible menée par un Tyran. ++

Et soudain le ciel c'était illuminé, et la nuit était devenue aussi claire que le jour. Le monde c'était mis à trembler sur ses fondations. Tous avaient levé les yeux vers la source de cette lumière aveuglante qui, peu à peu, redonnait à l'obscurité sa place bénie. Un souffle chaud courait le long des rues et des artères de la forge abandonnée. Des feuilles de papier, des détritus et des cartons étaient refoulés. Une onde de choc fit frémir les hommes et les bâtiments. Le calme était revenus, un silence de mort qui fut aussitôt brisé par le son épouvantable d'une explosion tonitruante. Puis un champignon de poussière c'était élevé au dessus des toits, montant vers le ciel comme un défi aux Dieux eux-mêmes. Et la rage suivit, le souffle avait précédé l'onde de choc, plusieurs bâtiments c'était effondrés percuté par la puissance de la détonation. La lumière éclairait de nouveau la nuit et l'onde secouait les rues projetant à terre les soldats à des kilomètres à la ronde. Longtemps après la fin de la bataille, le feu continuerait de dévorer les rues adjacentes à l'explosion, malgré la pluie. Longtemps après la bataille la colonne en forme de champignon resterait visible, continuant de s'élevée vers le ciel, sa tête s'étirant comme les tentacules d'un monstre vaporeux, crachant des cendres à des kilomètres autour d'elle. Longtemps après la bataille certain continueraient de penser que l'autre camps avait utilisé une arme atomique pour prendre l'avantage sur l'autre.

-"Raptor sera de nouveau prêt dans quelques jours" avait indiqué un ancien membre du Culte de Mars reconverti à la cause du Prieuré de Nagas tandis que ses servitors œuvraient sur la machine. L'Armiger avait subis de lourd dégâts mais l'histoire que l'on racontait à son sujet n'avait pas taris après la défaite de la Légion de Magnus. Autour de l'engin, alors que les réparations faisaient pleuvoir des étincelles sur la plate-forme de reconstruction, des escouades des frères de la nuée se rassemblaient pour lui adresser une prière. Beaucoup levaient la tête vers le pilote de la machine qui supervisait les mises à jour depuis l'échafaudage structuré autour de sa monture. Ils murmuraient que c'était celui qui avait renvoyait un Prince démon vers le Warp. Nul ne connaissait son nom, ni même la vérité qu'Illianna avait perçus. Zkamenelec n'avait pas été bannis suite à son affrontement avec le Warglaive.

Le Prince démon avait surgit du ciel et avait foncé sur lui tel un obus. La machine avait réagit en levant sa lance Thermique. Malgré les auspex incapable de cibler la créature monstrueuse la lance avait fait feu. Le Fuseur démesuré avait rugis en déchirant l'air et le démon l'avait pris de plein fouet. Ses ailes et sa peau avait brulés sans l'arrêter. Il avait hurlé sa colère en s'abattant comme une masse sur la machine. Les deux pied en avant il avait écrasé la carapace de Raptor, enfonçant le blindage. Il avait levé son arme pour transpercer le caisson de pilotage, mais le marcheur avait bondit sur le côté avec une agilté insoupçonné pour une machine aussi pesante. La lame de Zkamenelec c'était plantée entre l'épaulière et le corps de la machine qui avait tournée sur elle même en barrissant de sa corne de guerre, comme un cris de guerre lancé à la face de son adversaire. Déséquilibré et incapable de reprendre le ciel, le Prince Démon avait fait un bond pour rejoindre le sol, quittant la posture avantageuse qu'il avait sur le dos de l'Armiger. Ils se tournaient autour, se jaugeant, prêt à l'assaut suivant. Zkamenelec fumait encore, des lambeaux de peaux se détachant de ses muscles et de ses ailes dont il ne restait plus que la structure osseuse battant lentement dans son dos comme une cape douée de conscience. Raptor faisait tourner sa Bi-Tronçonneuse prêt à lancer des attaques lourdes à la moindre ouverture. Une de ses jambes qui avait supporter le plus gros du choc de la charge venue du ciel, faisait des étincelles et grinçait à chaque mouvement, et le bras de sa lance laissait échapper une fumée dense, noir et poisseuse. De l'huile maculée sa large épaulière comme un sang noir coulant le long de son bras. L'ouverture était arrivée sous la forme d'une autre machine lige, le second Warglaive était passé à travers l'angle d'un batiment, emportant avec lui des bloc de férro-béton et de la poussière dans un hurlement de lame troçonneuse. Le Prince Démon avait esquivé la charge mais Raptor ne lui laisserait pas une chance de reprendre le combat. Sa lame battait l'air de droite à gauche, obligeant le démon à esquiver et à parer dans une danse mortelle. Zkamenelec avait tournait la tête vers la lance-Thermique, immense fuseur qui remplaçait le bras du Raptor, se dresser pour une nouvelle attaque dévastatrice, il avait alors planter sa lame dans l'arme persuadé d'avoir contrer l'attaque la plus dangereuse. Mais le pilote du Raptor avait seulement sacrifier son arme. Dans un ultime assaut il avait abattut son arme tronçonneuse sur le visage du Démon. Les deux chaines de tronçonneuse avait ravagé la gueule du démon, déchirant la peau, les muscles, les tendons et les os dans un geyser d'ichor qui avait maculé l'armure de la machine. Lorsqu'il avait retiré l'épée du visage du Démon toute la partie gauche avait disparue ne laissant qu'une crevasse ouverte sur les sinus, le bas de la mâchoire et le haut du crâne. Le pilote du Raptor avait hurlé et la corne de sa monture avait reproduit son cris de victoire alors que le corps de Zkamenelec tombait au sol. Aurait-il dut savoir que l'immonde démon aurait dut se dissiper dans le Warp? Aurait-il pu connaitre l'étonnante résistance de cette engeance de l'Empyrean? Personne n'avait été le témoin du réveil de la créature.

Le frémissement des briques qui lui était tombé dessus après l'explosion. Cette main osseuse et brulée qui avait surgit de sous les décombre pour extirper le corps malmené du Démon, comme un mort revenant à la vie après avoir creusé sa propre tombe depuis les entrailles du sol. Déjà ses forces lui revenaient. Pourtant plus jamais son visage ne pourrait se reformer après une telle blessure. Toute la partie droite resterait ravagée et éternellement douloureuse. Se relevant dans un nuage de poussière et de débris s'écoulant de lui, Zkamenelec avait observé de son œil unique la rue ravagée par l'explosion et les incendies qui dévoraient les immeubles encore debout. La partie de sa bouche ayant encore des lèvres c'était étirée en un sourire carnassier. Il était encore vivant, apte à la guerre. Il prenait doucement conscience de ça en ramassant son arme et en étirant ses ailes reconstituées.

-"Ils arrivent, Magus Illianna. Par votre grâce, bénie du Patriarch, que faisons nous maintenant que nous avons le contrôle des défenses orbitales?"

Illianna ne pouvait détacher son regard des écrans d'auspex indiquant la flotte en approche. Ils étaient nombreux et pourtant elle devinait que ce n'était qu'une infime partie de la force qui se battait actuellement dans tout le sous-secteur. La bordure de Calixis était en train de bruler sous les feux d'enfer des hérétiques et des loyalistes. Et d'autres arrivaient encore. Bientôt cette partie de l'Univers se noierait dans une rivière de sang et s'étoufferait sous la chair des cadavres. Assez de nourriture pour l'affamé, songeait-elle en souriant. Les loups en approche pourraient peut-être libérer le Patriarch de sa charge avant que le Roi pourpre ne puisse arriver à sa fin. Le combat spirituel que menait le Patriatch l'empêchait, jusque là, de lancer l'appelle à Nagas, mais la fin des temps se matérialisait sous la forme de cet allié providentiel. L'Apocalypse prenait la forme d'un Loup enrageait et d'une haine millénaire entre deux ennemis qui ne se pardonnerait jamais.

-"Eteignez les défenses, laissez les passer, qu'ils abattent leur fureur barbare sur nos ennemis."

Illianna avait tourné les talons, ignorant les regards béats qui se posaient sur elle, comme une bande de fanatiques ne pouvant détourner le regard d'une relique qu'on leur soutirés. Elle avait remonté les marches qui menaient à un trône de pierre surmonté d'une statue de pierre blanche représentant un purestrain entourant amoureusement le dossier. Elle avait posé son bâton contre l'un des accoudoir et posé sa nuque, les yeux vers le plafond. Son esprit rejoignait celui du Patriarch. Il souffre! réalisait-elle alors qu'elle entrait en communion avec lui. Sa bataille pour maintenir le portail fermé et sa lutte constante avec l'entité qui essayait d'en émerger lui demandait toute sa volonté, et cela malgré l'ombre qu'il projetait dans le Warp. Quel créature monstrueusement puissante devait-il contenir pour que la lutte soit si inégale? Elle n'aurait jamais la réponse, si les plans du Patriarch suivaient leur cours.

++ Montre moi la suite, montre moi les plans de l'ennemi, montre moi à nouveau celui qu'on nomme le Tyran, au Dieu parfait, fils premier de Nagas le libérateur.++ avait-elle demandé. Et son esprit c'était échappé vers la planète ocre et rouge.